• Un Nouvel Instrument : deuxième partie

    Un Nouvel Instrument : deuxième et dernière partie

     

    JE SUIS LE MENDIANT DU PAYS                2 mai 1962

     

    J’apportai au Père X les communications écrites. On me reçut avec la nouvelle que le Père X était malade, qu’il avait dû subir une grave opération et qu’on ne pouvait pas lui parler… Mon cœur se remplit de tristesse, et je pensais que la Flamme d’Amour de la Sainte Vierge souffrirait un nouveau retard…

    Le Seigneur Jésus me dit :

    -          « Ne crains pas, ma petite carmélite, mon Sacré Cœur sera pour toi un abri permanent. N’est-il pas vrai que tu le ressens ainsi, et quand tu le ressens, tout de suite tu te détends ? L’amour de compassion bat sans cesse entre ceux qui s’aiment. Demeure en mon amour et attire les autres aussi à mes côtés ! Tu sais, nous sommes si peu, un simple regard embrasse facilement notre camp. Mon regard veille sur vous sans cesse. Mon Cœur souffre beaucoup à cause des absents. Persévère à mes côtés, pour que je n’aie pas à souffrir une amère déception ! »

    Sa voix était si suppliante que mon cœur brûlait d’ardeur pour Lui … Le lendemain, je sentis une telle angoisse que jusqu’à mes forces physiques s’en ressentaient grandement. Le Seigneur me dit :

    -          « Souffre avec moi, ma fille ! »

    Une autre fois, je marchais dans la rue, il était midi. Soudainement, le Seigneur commença à me parler. Il se plaignait avec tristesse et me demanda d’écrire ses paroles :

    -          « Je suis le mendiant du pays, ma petite. A moi, on ne veut pas me donner de travail. On a interdit toute mendicité dans le pays. Moi seul continue à mendier. J’erre sans manger ni boire, d’une rue à l’autre, de maison en maison, de village en village, dans le froid hivernal ou sous la chaleur, quand hurle le vent ou quand il pleut à boire debout. Personne ne Me demande où je vais en cet état si lamentable. J’ai les cheveux collés de sang, les pieds gercés d’avoir marché à votre suite, Je tends les mains sans cesse en demandant de l’aide … Je vais d’un cœur à l’autre et Je reçois à peine une petite aumône : après on ferme rapidement la porte de son cœur ; c’est à peine si Je peux jeter un coup d’œil à l’intérieur. Il Me faut Me retirer simplement, et mes grâces restent accumulées dans mon Cœur. Demande de nombreuses grâces, ma petite, pour les autres aussi. Oh, vraiment, Je suis en dette avec toi, Je dois t’être reconnaissant pour ta fidélité. Tu te surprends de cela ? N’en sois pas étonnée, chacun de tes petits sacrifices assouvit ma soif infinie, déchirante. Ne vis pas même un instant sans sacrifice ! »

    SACRIFICE – ORAISON

    -          « Je dois te dire que récemment, J’ai appelé de nombreuses âmes spécialement à ma suite, mais très peu seulement comprennent ce que J’attends d’elles. Inclus-les sans cesse dans tes prières, et sacrifie-toi pour elles, pour que l’armée d’âmes réparatrices, que Je tente de réunir de cette manière, fasse contrepoids à ma juste colère. Ma Mère bien-aimée me supplie. C’est Elle qui a retenu jusqu’à maintenant ma juste colère. Sa Flamme d’Amour M’oblige Moi aussi ! »

    En une certaine occasion, tandis que Je l’adorais, le Seigneur Jésus me parla ainsi :

    -          « Qu’en chaque battement de ton cœur se trouve le repentir. A chaque respiration, aspire mon Amour et en expirant, passe-le à ton prochain. »

    Le 2 mai 1962, la sœur assignée pour m’accompagner me demanda quelle différence j’ai ressentie quand, à la place du Seigneur, ce fut mon ange gardien qui me réveilla ? Sur le moment, je n’ai pu lui donner de réponse. Maintenant que le Seigneur ne me fait plus entendre son aimable voix, ma conversation avec Lui s’est changée en un monologue.

    PETITES ETINCELLES, CREATURES DE DIEU

    -          « Tu m’as fait comprendre beaucoup de choses, mon bon Jésus ; grâce à tes inspirations, je peux les exprimer. Mais quand c’est arrivé, tu avais déjà abrité mon âme sous le silence. Maintenant je comprends mais je ne peux l’exprimer par des mots. »

    Etant ainsi agenouillée silencieusement devant le Seigneur, une grande splendeur, que je ne pouvais embrasser du regard, se mit à briller devant mes yeux spirituels. Cette grande lumière semblait une lumière vive qui étincelait et projetait de minuscules particules brillantes dans toutes les directions. Ces particules étaient plus petites qu’un grain de poussière, cependant même les plus petites brillaient d’un admirable éclat. Alors que j’étais à contempler tout cela, le Seigneur me permit de comprendre pourquoi je n’avais pas trouvé de mots adéquats pour l’exprimer. Les minuscules particules, d’un éclat merveilleux, ont éveillé en moi la sensation qu’il s’agissait de créatures de Dieu. Ce jour-là, c’était mardi et je commençais à faire des communions spirituelles pour mes enfants. Je les ai confiés à l’attention de la Sainte Vierge. Mais des communions spirituelles, je n’ai pu en faire aucune encore. Depuis que le Seigneur m’a privée non seulement de ses paroles mais aussi de sentir sa présence, une grande sécheresse épuisait mon âme. J’étais agenouillée dans une immobilité silencieuse. Je me souviens des paroles du Seigneur :

    -          « Un seul Pater Noster ou un seul Ave Maria, récité au milieu d’une grande sécheresse spirituelle, est beaucoup plus fructueux que la prière enthousiaste de celui qui reçoit des grâces en surabondance. »

    ORAISON COMMUNAUTAIRE

    En évoquant ces paroles du Seigneur, au milieu de la sécheresse spirituelle, j’ai senti une grande tranquillité en mon âme. Tandis que j’étais ainsi agenouillée sans prononcer un seul mot, en cet après-midi de mai, le chant des litanies de louange de la Très Sainte Vierge a retenti. Jamais j’ai senti comme cette fois-là à quel point l’oraison communautaire peut élever l’âme à une admirable ferveur.

    TENTATION DU MALIN

    Je demeurais en un pieux silence. C’est en vain que j’essayais de prier, j’étais incapable de le faire. A la place, le malin commença à torturer mon âme. Je ne parvenais absolument pas à libérer mes pensées de son influence. D’abord, il suscita une grande peur en moi. C’était une sensation si terrible, comme s’il avait voulu prendre possession de moi, mais que quelque chose l’en empêchait …

    Durant un moment, je restais là agenouillée, l’esprit embrouillé. Je pensais que, avant que le malin prenne possession de moi, j’allais accourir auprès du prêtre pour qu’il prie pour moi. Je vis le Père E qui traversait l’église et en sortait, mais je n’avais pas la force de le suivre. Après le départ du Père, je ne pouvais faire le moindre mouvement ; sans cesse m’étreignait la pensée que j’étais une possédée et que je n’avais rien à faire dans l’église. Le démon m’ordonna de sortir de l’église, mais je restais là encore longtemps. En cette circonstance, je ne savais pas comment j’allais pouvoir me libérer du malin.

    En sortant de l’église, le malin m’accompagna et sous une forme tout à fait humaine, commença à me parler :

    -          « Retourne dans ta famille ! Ne cherche pas à te distinguer des autres ! Ne vois-tu pas que ce que tu fais t’épuise et te fait perdre ta vie ? Toute ta vie a été une lutte, il est temps maintenant que tu te relaxes ! La vie est si courte ! Pourquoi tant te forcer ? Tes pensées idiotes, pourquoi veux-tu les passer aux autres ? Ne crois pas que tu vas attirer l’attention sur toi ! N’est-ce pas que ça te flatterait ? Prends le temps de réfléchir, et tu verras que j’ai raison. Et quand tu t’en rendras compte, ce sera toi qui me remercieras de t’avoir libérée d’une telle calamité. »

    J’ai été contente en arrivant à la porte de la maison, mes petits-enfants m’attendaient et se sont amusés à me faire des petits compliments. Ca a mis fin aux ennuis du malin.

    Après avoir collationné, je m’en allais à mon nouveau domicile. Même là, le malin ne m’a pas lâchée et il continuait à m’ennuyer. Il se jeta de nouveau sur moi. J’essayais de le repousser de toutes mes forces. Je me mis à méditer avec une grande ferveur. Mais une telle perturbation m’amena à me poser des questions. C’est en vain que je fis un examen de conscience. Je n’y trouvais aucune explication. Je songeais qu’avant de faire le moindre geste en faveur de cette Cause, il vaudrait mieux pour moi y penser à deux fois. Cet orgueil chez moi que le malin avait étalé devant mes yeux me fît m’arrêter tout à coup. C’est au milieu de grandes angoisses que je m’en allais me reposer. Toute aide du Ciel s’interrompit et seule la sombre inquiétude de la nuit tomba sur moi. Comme ce serait bon d’entendre la voix paisible du Seigneur ! Que dirait-Il de tout ça ? Ces jours-là, j’eus de nombreuses graves tentations. Le malin, avec toutes ses astuces, a voulu me dépouiller de ma qualité d’être humain.

    POUR RECEVOIR DE GRANDES GRACES, LE SEIGNEUR PREPARE NOTRE AME PAR DES SOUFFRANCES

    4 mai 1962

    La Sainte Vierge commença à parler :

    -          « A présent que tu as traversé cette grande tentation, ma fille, je vais te récompenser. Tu as surmonté une grande épreuve. Nous avons voulu augmenter ton humilité. C’est pour cela que mon Divin Fils a permis que satan s’approche de toi à ce point. Ainsi tu t’es rendue plus apte à propager la Flamme d’Amour. Tu sais, pour recevoir de grandes grâces, il est nécessaire de préparer ton âme par de plus grandes souffrances. C’est seulement ainsi que peut croître la grâce en ton âme. Maintenant, après ta victoire, je te serre sur mon Cœur. Et quand je m’adresserai à toi, tu accueilleras avec un plus grand abandon ma Sainte Cause. C’a été l’occasion de gagner des mérites en faveur d’autres âmes aussi. Fais sans cesse des sacrifices pour les douze prêtres. Eux aussi vont souffrir, et toi, sens-toi heureuse de pouvoir souffrir avec eux. Ton mérite, si petit qu’il paraisse, augmente en toi les grâces. Je confie ma Cause à quelques-uns afin que, une fois conquis ces quelques-uns, les nombreux autres les suivent derrière eux. Sens-toi heureuse d’être une de ces quelques-uns ! Malheureusement, même parmi les quelques-uns, il y en a qui me repoussent, et comme ça meurtri mon Cœur maternel ! 

    Et maintenant, il te faut propager ma Cause. Ceux que j’ai choisis, qu’ils aient pleine confiance en Moi. Comme une Mère attentive, je dirige tous leurs pas. Je demande seulement qu’ils rendent leurs âmes aptes et qu’ils se préparent avec une grande ferveur à l’œuvre de réparation. 

    Je regarde avec tristesse l’alarme qu’éveille en vous ma Flamme d’Amour. Pourquoi avez-vous peur en votre cœur ? Comment pourrais-je, Moi qui suis votre Mère très aimante, vous laisser dans le doute ? Unissez-vous de toutes vos forces et préparez vos âmes à accueillir la Flamme sacrée. Dans les sanctuaires, les pèlerins se monteront disposés à l’accueillir. Moi, la Mère de la Grâce, je supplie sans cesse mon Divin Fils d’accueillir le moindre effort et de l’associer à vos mérites. N’ayez pas peur de la Flamme qui va s’allumer soudainement, paisible comme une douce lumière, elle n’éveillera de méfiance en personne. Voilà le miracle qui se produira en vos cœurs.

    FETE DE LA CHANDELEUR

    La Très Sainte Vierge Marie : 

    -          « En la fête de la Chandeleur, mes enfants bien-aimés introduiront en procession  la Flamme d’Amour de mon Cœur afin que de cette façon, elle devienne feu ardent dans les cœurs et dans les âmes. Que tout soit préparé de façon qu’elle aille en se propageant  comme une traînée de poudre. Que ces âmes que j’ai choisies fassent tout pour se préparer pour la grande mission. »

    -          « O ma Mère, Notre Seigneur Jésus Christ a promis que tu allais m’accréditer. »

    Au fond de mon cœur, j’entendis la douce réponse de la Sainte Vierge qui me rassura pleinement :

    -          « Rends-toi auprès de mon très cher fils (le Père X). Il va tout faire comme s’il était moi-même, car c’est lui qui va être mon envoyé dans mes sanctuaires pour accréditer ma Flamme d’Amour. N’aie pas peur, lui, il ne va pas s’opposer ni s’excuser. Toi, vis seulement dans l’effacement et l’humilité, et consume-toi dans la souffrance ! Moi, la Mère des Douleurs, je sens comme si, par chacune de tes souffrances, tu versais un baume guérisseur sur les Plaies de mon Divin Fils !

    Toi, sois une de ces âmes qui ne peuvent vivre sans souffrance, car ces âmes, par leur union aux souffrances de mon Divin Fils, sentent toujours davantage sa présence toute proche. Désire de toutes les forces de ton cœur que ma Flamme d’Amour s’allume le plus tôt possible et aveugle satan. »

    Entre le 3 et le 11 mai 1962, la Sainte Vierge me demanda quatre fois de ne pas négliger sa mission.

    ANNONCE MA MISERICORDE, SACRIFIE-TOI

    Paroles du Sauveur :

    -          « Je te choisis toi, ma petite, pour que tu sois porteuse de ma Divine Miséricorde. Remplis-toi de l’abondance de ma Divine Miséricorde. Et quand tu ouvres la bouche pour parler, annonce la Miséricorde de mon Cœur, qui se consume presque par le désir qu’il a des pêcheurs. Que toute ta vie ne soit qu’un unique désir, par le moyen de la prière et du sacrifice, et le désir de participer à mon Œuvre de Salut. »

    -          « Combien de fois j’ai déjà mis par écrit, mon bon Jésus, tes tristes lamentations, mais c’est si peu que je peux faire pour t’aider ! »

    -          « Que ton cœur brûle de désir, ma petite. Déjà, rien qu’avec cela, tu soulages l’ardente douleur de mon Cœur ! Si toutes les âmes consacrées à mon Cœur soupiraient comme Moi, le camp de mes réparateurs s’agrandirait.

    Tu sais comme leur nombre est grand. Si tous participaient de toute leur âme et de  leur cœur, par leurs prières et leurs sacrifices, à mon Œuvre Rédemptrice, Je n’aurais pas à me plaindre autant. Aime-moi encore plus, ma petite, sers-Moi avec un plus grand abandon encore. Ne permets pas au poids de la routine de te dominer ! 

    Que tes sacrifices soient toujours fervents et ardents. Je voudrais augmenter mes grâces en toi, ma petite, mais pour pouvoir le faire, il Me faut trouver davantage d’acceptation, de sacrifices en toi. Je t’en prie, accepte ma demande, sois très modeste, renonce à toute joie, à tout plaisir par lequel tu ne Me sers pas Moi. Renonce à lire des livres distrayants, à écouter ta musique favorite, à rechercher de la compagnie en société. Dans tes promenades, ne pense qu’à ma Sainte Passion. Je voudrais que tu augmentes encore plus tes jeûnes, si toi aussi tu le veux. Ne t’adonne à aucun loisir, que ton déjeuner et ta collation soient modestement au pain et à l’eau. C’est uniquement aux repas principaux que tu peux manger d’autres aliments, mais Je te prie de tâcher de les rendre insipides. Ne les mange pas pour leur bonne saveur, mais uniquement pour nourrir ton corps. Le corps de toute façon exigera ce qu’il lui faut. Il te faut renoncer encore plus à ton repos de nuit. Je te demande une vigile de deux heures, de manière que tu aies à te lever deux fois chaque fois pour une heure. Ma petite bien-aimée, puis-Je compter sur toi ? Je te le demande, Moi l’Homme-Dieu. »

    -          « O mon Seigneur et mon Dieu ! Tu sais que sans Toi, je ne suis rien. L’esprit est disposé mais le corps, tu le sais, mon Seigneur, est faible. Tu connais les « deux moi » qui ici bas sur la terre comme deux éternels et inséparables ennemis existent en moi. Mon âme et mon cœur l’acceptent mais ils s’irritent contre le côté obscur de ma faible volonté et de mon esprit. Je te renouvelle, mon doux Jésus, mon offrande : je T’appartiens, dispose de moi ! Je ne veux pas le moindrement m’opposer à Toi, car je T’aime énormément ! Revêts-moi de Ta force afin que je puisse accomplir ce que Tu demandes. »

    La veillée d’adoration nocturne s’avéra très difficile pour moi ; il m’en coûte énormément de m’éveiller. J’ai demandé à la Sainte Vierge : Je t’en supplie, o ma Mère, réveille-moi ! Quand c’est l’ange gardien qui me réveille, il ne me fait pas assez d’effet.

    La nuit suivante, ce fut la Sainte Vierge qui me réveilla. Je voulais me lever et m’habiller en croyant qu’était arrivé le temps de la veillée d’adoration, et il ne me paraissait pas respectueux de parler avec la Sainte Vierge en étant couchée. Mais l’heure de commencer la vigile, à deux heures du matin, n’était pas encore arrivée, il était seulement minuit. La Sainte Vierge me parla ainsi :

    OFFRE TES VEILLEES D’ADORATION NOCTURNE POUR LA JEUNESSE ET L’ENFANCE

    -          « Reste en la position où tu es, ma petite, tu ne me manqueras pas de respect. Une mère peut parler avec sa fille en toute circonstance, en tout lieu. Ecoute-moi, je t’en supplie, ne te distrais pas durant le temps de la vigile …

    Voilà un exercice extrêmement important utile pour l’âme, c’est son élévation à Dieu. Fais tout l’effort physique nécessaire. Moi aussi j’ai veillé beaucoup. Dans la famille, c’était moi qui restais à veiller  durant les nuits tandis que l’Enfant Jésus était encore petit bébé, car Joseph travaillait beaucoup, en faisant ce qu’il pouvait pour que nous puissions vivre pauvrement. Fais-le-toi aussi. Même en ton jour de repos qui est le dimanche, tu feras des veilles d’adoration et entendras autant de Saintes Messes qu’il te sera possible ! Offre-les pour la jeunesse ! Pense à tous ces enfants qu’on conduit chaque année à mon Divin Fils ! Combien d’âmes s’égarent parce qu’elles ne peuvent prendre racine, vu que personne ne se préoccupe de leur avancement spirituel. Que ton âme soit pleine de prières et de sacrifice aussi les jours de congé. Ces jours-là, offre-les spécialement pour eux. Mon Fils Très Saint, même fatigué, laissait les enfants venir à Lui. C’est pourquoi, toi non plus tu ne dois jamais être fatiguée. Tu sais, c’est Lui qui t’a demandé de participer de façon continue à son Œuvre de Rédemption. »

    Aujourd’hui, c’est encore le Seigneur Jésus qui me parle :

    -          « Ma petite carmélite (du Tiers Ordre), les sacrifices auxquels je T’ai invitée dernièrement, tu les as accepté. Peut-être que ça te surprendra, mais il Me faut t’en remercier. Vois-tu comme ton Maître est condescendant ? Mais Je vais plus loin encore : fusionne te souffrances en une seule avec les miennes. Tes mérites augmentent immensément à cause de cela, et ils font avancer grandement mon Œuvre Rédemptrice. Conserve au plus profond de ton cœur cette grâce immense que tu as reçue de Moi. C’est un cadeau spécial de Dieu. C’est Lui qui t’honore, toi pauvre petite âme. Peut-il y avoir quelque chose de plus sublime pour toi ? Apprends de Moi ! Car tu es petite et misérable : c’est pour cela que Je t’ai choisie. Ma fille, ne sois jamais fatiguée quand il s’agit de souffrir pour Moi. Applique-toi encore davantage avec l’aide de ma grâce ! »

    Et le doux Rédempteur me pria de réciter avec Lui cette prière qui exprime ses désirs les plus ardents :

    « Que nos pieds cheminent ensemble

    Que nos mains moissonnent unies

    Que nos cœurs battent à l’unisson

    Que notre intérieur ressente la même chose

    Que la pensée de nos esprits soit une

    Que nos oreilles écoutent ensemble le silence

    Que nos regards se compénètrent profondément

    En se fondant l’un dans l’autre

    Et que nos lèvres supplient ensemble

    Le Père Eternel, pour obtenir miséricorde. »

    Cette prière, je la fis entièrement mienne. Lui la médita tant de fois avec moi, certifiant que ce sont-là ses éternels désirs. Il m’enseigna cette prière afin que moi je l’enseigne aux autres. Faisons nôtres ses éternelles pensées, ses ardents désirs, de toutes nos forces et de tout notre esprit.

    Le Sauveur, après avoir demandé cela, ajouta encore :

    -          « Cette prière est un instrument entre vos mains, car par votre collaboration de cette manière avec Moi, satan sera aveuglé par cela aussi et, à cause de sa cécité, les âmes ne seront pas induites au péché. »

    AIDEZ ! J’AI BESOIN DE VOTRE EFFORT                              14 mai 1962

    Aujourd’hui, c’est encore une fois la Sainte Vierge qui m’a réveillée. Cette fois, je suis restée en position de repos.

    -          « Ma petite carmélite, en ce moment dans le silence de la nuit, j’aimerais causer avec toi. Prête attention à ce que je dis, mais continue à te reposer. Tu sais, n’est-ce pas, quelle immense peine se trouve en mon Cœur ? satan est en train de balayer les âmes de façon vertigineuse.

    Pourquoi ne vous efforcez-vous pas d’empêcher cela de toutes vos forces et le plus rapidement possible ? J’ai besoin de votre collaboration. Mon cœur se consume de douleur parce qu’il me faut voir à quel point de nombreuses âmes se damnent. Beaucoup d’entre elles, malgré leur bonne volonté, sont entraînées. Avec un sourire moqueur, le malin étend les bras, et avec une terrible malice il les entraîne, elles pour lesquelles mon Divin Fils a souffert d’indicibles tourments et la mort : aidez !!! »

    PARLE A MES ENFANTS, ILS SERONT MES AMBASSADEURS. RENONCE A TOI-MEME

    17 mai 1962

    Durant ma prière du matin, la Sainte Vierge m’a parlé ; et aussi durant la sainte Messe, elle se plaignait sans arrêt, sur un ton très triste. Elle souffrait, comme si elle se tordait les mains, et suppliait :

    -          « La rage sauvage de satan va en augmentant pour s’emparer même des âmes persévérantes. Ne lui permettez pas ça ! Aidez ! » 

    Et suppliante, elle ne cessait d’implorer. La douleur de son cœur se communiquait au mien. Moi-même je me débattais impuissante, ma prière s’étouffait dans les larmes. Maintenant, à écrire ces lignes, la douleur me serre encore le cœur. Il me faut interrompre l’écriture à cause des larmes. O ma Mère, que puis-je faire ?

    -          « Va, parle à mes fils, ils seront mes envoyés. »

    -          « Parle, toi, o ma Mère, en ma faveur ! Je suis si misérable, je ne suis rien, à moi, on ne prête aucune attention, et pourtant j’ai déjà transmis tes paroles. Et maintenant, que puis-je faire, moi ? O ma Mère, encore une fois, je te le demande, que ce soit Toi qui parle. Ton Divin Fils a promis que ce serait Toi qui m’accréditerais. Je t’en supplie, Mère Très Sainte, introduis-moi afin qu’on tienne compte de tes insistantes demandes. Et puis, ma Mère, je me consume et je souffre parce que ta pétition n’a pas été accueillie jusqu’à aujourd’hui par celui à qui Tu m’as envoyée. »

    Le même jour, le Seigneur Jésus aussi me parla au fond de mon cœur, dans le grand silence de mon âme. Sa voix était quasi imperceptible, semblable à un soupir :

    -          « Attention, ma petite ! Renonce tout à fait à toi-même. Abandonne-toi entièrement à Moi. Tu sais à quel point Je me suis préoccupé de ce que rien de mal ne t’arrive. J’ai payé un grand prix pour toi, pour ton âme, par mes souffrances. Que rien ne se perde de ces abondantes grâces dont Je te comble sans cesse. Prends garde à toi ! Le malin veut se faufiler inaperçu en toi et comme un animal de proie avaler les forces de ton âme. »

    -          «  Comment, mon aimable Jésus ? Moi, à l’instant même de mon réveil, dans le premier élan de mon cœur, en m’oubliant et me méprisant moi-même, je m’offre à Toi, de peur que le démon ne trouve une place en mon âme en me réveillant : reçois-moi, mon Seigneur et mon Dieu ! »

    -          «  Dis-moi ça durant toute la journée et non pas seulement en te réveillant ! »

    Et avec un doux soupir, Il me dit seulement :

    -          « Ma petite ! »

    REVE                                      23 mai 1962

    Tôt le matin, j’avais hâte d’arriver auprès du Seigneur pour le remercier de la force dont Il m’avait comblée pour la veillée d’adoration nocturne. Il était très ému, et je pouvais à peine supporter le battement de son Cœur. Il résonnait en mon cœur avec une douceur que jamais auparavant je n’avais ressentie.

    « Seigneur, je ne suis pas digne de ce que Tu fais en moi. Moi je tâcherais de toutes mes forces de Te montrer ma reconnaissance d’une façon ou d’une autre pour ta bonté. » Lui continuait à me faire sentir son extraordinaire charité.

    Je n’ai pas écrit le rêve que j’ai fait, je ne voulais pas le décrire, mais Lui se plaça à mon côté et me dit :

    -          « Ecris ça aussi, ma petite. »

    Du 16 au 17 mai, j’ai fait ce rêve. Je n’ai presque pas l’habitude de rêver et, si cela arrive, en me réveillant, j’oublie tout ce dont j’ai rêvé. Mais ce rêve, non seulement je ne l’ai pas oublié, mais je l’avais présent avec une plus grande vivacité après le réveil : j’ai vu un grand disque noir, avec des nuages gris autour, qui tourbillonnaient. A côté du disque, j’ai vu des hommes à l’apparence étrange. Ils étaient tout à fait décharnés, presque sans corps, en vêtements gris. Je n’ai pas vu leurs visages, seulement leurs nuques. Soudain, j’ai senti que c’était des diables et précisément les pires. Quand je regardais le disque, juste au même moment ils achevaient de faire une plaque de fer. Avec celle-ci, ils couvrirent le disque, qui jusqu’à l’instant d’avant était pleinement visible. Quand ils l’eurent recouvert avec cette plaque de fer, ils l’observèrent minutieusement, et par un autre grand sourire moqueur, ils exprimaient leur satisfaction pour le travail effectué. A la droite, il y avait des nuages blancs, et je sentis que quelqu’un les avait regardés. Je ne sais pas qui ça pouvait être, mais j’avais la sensation qu’il n’avait pas de mauvaises intentions. A leurs pieds, je voyais trois garçons. Je ne sais qui ils étaient, mais j’ai eu l’impression qu’ils étaient ennemis du malin parce qu’en contemplant le disque noir, ils conféraient entre eux sur la manière de s’y prendre pour l’enlever. Entre temps, un de ceux du côté gauche, celui qui était le plus près de ceux de la droite, se tourna vers un de ceux-ci et dit avec un terrible sarcasme, comme quelqu’un qui est sûr de son ouvrage : Vous pouvez bien le regarder ! On l’a fait parfait ! Et il ajouta encore : Vous allez bien avoir des maux de têtes aves tout ça !

    Dans ce rêve, moi aussi j’observais très bien le disque et je ne sais si les personnes de la droite s’en étaient rendues compte, mais en regardant je pensais comment le disque pouvait être libéré de la plaque obscure. Je me rendis compte que sur le bord, il y avait une minuscule fissure transparente. En prêtant attention à ça, je sentis un grand un grand soulagement. Je me décidais à parler aux autres et à leur dire que tout n’était pas perdu. Mettons-nous sans tarder à enlever la plaque noire parce que j’ai le pressentiment que nous réussirons. Je me réveillais.

    Par la suite, en réfléchissant profondément à la scène vue en rêve, je ne compris pas ce que cela signifiait, mais je restais avec l’idée que même s’il fallait beaucoup de travail, on allait trouver la manière de rendre le disque obscur de nouveau transparent.

    DOUCE COMPAGNIE ET SAGES CONSEILS                                                            Mai 1962

    Depuis que le Seigneur Jésus ne m’adresse plus ses douces et bonnes paroles,, le silence règne entre nous, ou pour mieux dire, la conversation n’est qu’un monologue.

    Un jour, mes enfants m’envoyèrent faire les commissions … Terminant le déjeuner, je me mis en route et en sortant par la porte de la rue, je repassais ce que je devais acheter. A ce moment, Lui m’adressa ces paroles :

    -          « Je ne dérange pas ? »

    Il s’approcha avec une si indicible et si délicate attention que je ne pus retenir mes larmes. Je Lui chuchotais ces paroles, qui, je le sais, Lui plaisent le plus : « Avec quelle soif insatiable je Te désire. » Entre temps, nous avançons en silence sans d’autre parole. Emue par sa délicatesse sans limite, je dis : « Pourvu que je puisse moi aussi m’approcher de Toi, mon Jésus adoré ! » Avec ce désir, j’arrivais à l’endroit de mes achats. Là, Il se retira. Ca m’a tellement fait mal ! Lui, l’Homme-Dieu, se comporte avec une si indicible tendresse et une telle compréhension avec moi. Au retour vers la maison, Il s’adressa encore à moi :

    -          « Tu ne veux rien me dire de plus ? »

    -          « Mon doux Jésus, je te retourne tes propres paroles comme prière : Tu es la prunelle de mes yeux ! »

    Maintenant qu’Il s’est adressé à moi après si longtemps, une grande allégresse remplit mon âme. La sécheresse spirituelle avait duré longtemps, ma misère me tenait écrasée au sol. Je l’acceptais de bon cœur parce que Lui-même m’avait dit qu’Il me l’envoyait pour le bien de mon âme.

    Un jour, dès les petites heures du matin, le Seigneur Jésus commença à se plaindre avec grande tristesse :

    -          « Je te demande, ma fille, beaucoup de mortifications afin que Je puisse te donner, en échange, beaucoup de grâces. Que brûlent en toi sans cesse l’esprit de sacrifice, l’esprit de prière et de mortification. Sache rester silencieuse de façon continue, car c’est seulement ainsi que la voix de Dieu continuera à parler en toi. Sache te taire et ne te louange pas toi-même. Ta vie spirituelle doit s’enraciner dans le silence. Répare par le silence les paroles vides, insensées de beaucoup. Répare-Moi pour la réserve méfiante des autres. Et entre temps, fais croître aussi en toi la fidélité et la confiance en Moi. Si tu savais comme mon Sacré Cœur saigne quand on fait peu de cas de Moi, ou quand sont nombreux ceux qui M’excluent totalement de leur cœur ! Chaque matin, présente-Moi l’offrande de tes sacrifices ! Dépose-la devant la porte de mon Tabernacle, et elle s’enflammera par le feu de mon Amour. Que ne s’éteigne pas de la journée la flamme de tes sacrifices ! Veille à ce que l’amour de nombreuses âmes victimes flambe vers Moi, afin d’obtenir par mon intermédiaire la Miséricorde du Père Céleste. »

    Entre-temps, il m’inonda de son amour infini. Il continua encore à me parler :

    -          « Sais-tu, ma petite, comment est mon Amour pour les âmes ? Je parlerais ainsi à chaque âme qui Me recevrait et Me donnerait refuge. » 

    -          « O mon Seigneur, c’est Toi qui me donna mon premier refuge. A cause de cela, je te dois une éternelle gratitude, dont jamais je ne pourrais dignement m’en acquitter. »

    INTERPRETATION DU REVE

    Ce matin, le seigneur m’a dit beaucoup de choses de plus, et aussi il posa quelques questions. Je le regardais avec surprise parce qu’Il posait aussi des questions sur mon rêve de la veille, et Il dit diverses choses :

    -          « Sais-tu ce qu’est ce disque noir ? C’est le pays de la Grande Dame des Hongrois. Dans le nuage blanc se trouve ma Mère. La personne près d’Elle est mon fils bien-aimé, dont le cœur est attaché à Moi. » (Il parlait d’un prêtre) 

    Il ne me dit pas de qui il s’agissait, et il ne m’est pas venu à l’idée non plus de le demander. Entre-temps, le Seigneur passa la parole à la Sainte Vierge. Il le fit avec tant de respect et de dévotion que le cœur me battait fortement en écoutant ça. A ce moment, la Sainte Vierge répétait les paroles dites précédemment par le Seigneur, concernant son fils bien-aimé. Après, de nouveau, le Seigneur Jésus prit la parole :

    -          « Tu sais ce que signifie l’épaisse noirceur sur le disque ? Elle signifie les sept péchés capitaux. Cette plaque est composée de sept lames, et chacune d’entre elles est placée séparément, bien qu’elle paraisse soudée d’une seule pièce. La couche supérieure est la luxure. C’est une couche très fine et résistante mais on peut la plier et c’est de cette façon qu’il faut l’ôter de là. Beaucoup de prières accompagnées de sacrifices, voilà ce qui peut la plier. Après, vient la seconde qui est l’indifférence à faire le bien. Celle-là ne peut être pliée. Elle est faite de couleur noire inaltérable. Ce n’est que par de grands efforts qu’on peut en détacher par usure de minuscules particules grosses comme des grains de poussière. Mais il ne faut pas avoir peur. Je serais avec vous dans cet important travail. Cependant, faites attention car le malin non plus ne reste pas inactif, et ce n’est que l’acharnement sans défaillance qui peut user cette indifférence à faire le bien, ce disque dur. » 

     

    SOURCE : LES EDITIONS DU PARVIS 

    « Mes luttes spirituelles : quatrième partieJe cherche des cœurs 1962 »

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