• A partir du moment où Il me donna une maison si grande, je Le visitais chaque nuit avec un cœur humble et repentant, mue par la gratitude, et conformément au désir de la Très Sainte Vierge, je L’adorais et réparais. Quelle allégresse je ressens quand je vais vers Lui ! Lui, Il est toujours là et Il m’attend. Je n’essaie pas de décrire ces heures intimes parce que ce serait impossible de le faire.

    L’année 1961 se passa au milieu de ces conversations, qu’à ce moment-là, je n’ai pas mises par écrit. Je n’ai commencé à écrire que lorsque le Seigneur m’en donna l’ordre. Quand l’aimable Sauveur tient une brève conversation avec moi, je l’écris mot à mot. Durant les Heures Saintes, il arrive souvent que les idées passent directement à mon subconscient et ensuite je me sens incapable de l’exprimer. A une occasion, je Le remerciais de m’avoir assuré un éternel refuge.

    • « Assure-Moi, toi aussi, ma petite carmélite, un refuge éternel ! Tu sens, n’est-ce pas, combien nous deux, nous nous appartenons ? Que ton amour ne se relâche jamais ! »

    Une fois, Il me demanda de faire chaque lundi une veillée de prière pour les âmes sacerdotales qui sont au purgatoire.

    Un autre jour, j’allais en visite à la maison de quelques personnes de ma connaissance où elles avaient une chapelle. Ma visite terminée, je n’y entrais pas pour Le saluer. Avec un ton plein de douceur, Il me reprocha mes nombreuses indélicatesses à Son égard. Je Lui dis :

    • « Pardonne-moi, mon aimable Jésus. Ne T’ai-je pas demandé d’effacer les mauvais traits de mon âme ? »

    Il me répondit d’une voix paisible :

    • « Ma petite, tu dois M’aimer jour et nuit ! »

    A un certain moment, je Lui demandais qu’Il me permette de sentir sa présence pleine de majesté et de bonté.

    • « Ne demande pas cela pour toi-même, ma petite. Je l’accorde à celui pour lequel tu as fait un sacrifice ou à ceux pour lesquels tu as offert tes prières. »
    • « Pardonne-moi mon Jésus … Tu vois quelle égoïste je suis ! »
    • « Je connais ton imperfection et ta misère, ma fille mais cela ne doit pas diminuer ta persévérance dans le futur parce que c’est une raison de plus pour que tu comptes sur mon amour avec un plus grand abandon. »

    Entre le 4 et le 7 mars 1962.

    Je ne sais ce qui s’est passé dans le pays. Ces jours-ci, presque à chaque cinq minute, le Seigneur m’incitait à me mettre à genoux pour lui faire réparation.

    Aussi, dans la première semaine de mars se produisit ce que je vais raconter.

    Je vaquais à mes tâches ménagères continuellement submergée en Lui, et je Le suppliai de me permettre de participer dans la plus grande mesure possible à son œuvre de Salut. Alors le Seigneur commença à me parler au plus profond de mon cœur :

    • « Demande des grâces en abondance ! Plus tu demanderas, plus tu vas recevoir ! Demande pour les autres aussi ! Ne crains pas de demander trop ! Je suis heureux quand je peux donner davantage ! Tes seuls soupirs Me rendent déjà heureux ! Et que dirai-Je si tu acceptes fidèlement les sacrifices que Je te demanderais pour ma cause ! Nombreux sont ceux qui Me demandent de façon répétée de pouvoir participer à mon œuvre mais quand ils ont à accepter un sacrifice que Je leur offre d’accepter de mes propres Mains, ils ont peur de Moi… Ne me laisse jamais sans tes souffrances, et aide à la conversion des pêcheurs !Si tu fais ça, tu recevras une grande récompense. Arrivera un temps où tu entendras ma voix non seulement au fond de ton cœur, mais tu l’entendras haute et sonore, et elle te bénira. Ma fille, tu dois souffrir beaucoup. Je ne te donnerais aucune consolation qui t’attachera à la terre. Je répandrai toujours sur toi ma grâce fortifiante, et la force de l’Esprit Saint sera avec toi. Tu dois te débarrasser de tout ce qui en toi incline au mal, et vivre en tout selon mon bon plaisir. Je t’aide à suivre le droit chemin. Submerge-toi seulement en mon enseignement !»
    • « Malgré tous mes efforts, mon Seigneur, je ne note aucun progrès en moi. »
    • « Pour cela, ne t’en fais pas ! Recommence à chaque jour ! Notre Mère t’aidera. Demande-lui tout à Elle ! Elle sait comment vous pouvez M’être agréable. »

    A cette époque, le Seigneur Jésus me demanda plusieurs fois :

    • « Ma fille, renonce à toi-même ! Je te demande cela avec tant d’insistance parce que tu ne peux participer à mon Œuvre de Rédemption que si totalement, sans interruption aucune, tu vis unie à Moi à chaque instant … Offre cela à mon Père en tous temps, sans aucune interruption, également pour ceux qui m’ont consacré leur vie et cependant vivent davantage pour le monde que pour mon Œuvre de Rédemption. Ils ne pensent pas à leur vocation.Fais pénitence pour tes péchés et par la même occasion, pour eux aussi. Comme je voudrais les laver de leurs péchés ! Puissent-ils venir à Moi ! Ne t’épargne aucune fatigue, ma petite. N’accepte aucune limite ! Ne te sépare jamais, même pour un seul instant, de mon Œuvre de Salut, parce que si tu le faisais, Je sentirais que ton amour pour Moi a diminué. Avec quelle ardeur Je désire ton amour ! Puisses-tu ressentir toujours ce que Je ressens ! »

    Le Seigneur me fit prendre contact avec une personne que je n’avais pas vue depuis quinze ans et qu’en outre, je n’avais rencontré que trois fois dans toute ma vie. Le Seigneur Jésus m’inculqua une grande confiance envers elle (car je suis de caractère très réservé). Je lui parlais de l’état de mon âme, et à quel point je me retrouvais en une grande obscurité. Après la conversation qui eut lieu dans la chapelle, la sœur (car elle était religieuse) me dit :

    • «Ça peut être de l’autosuggestion ! »

    Ça m’a fait terriblement mal. De terribles pensées m’ont assaillie. Le manque de foi embrouillait toute ma lucidité. Il me semblait que tout ce qui se passait en moi était pure illusion, ou peut-être que le malin, déguisé en ange de lumière, voulait perturber la paix de mon âme si chèrement acquise.

    Je passais toute une journée en ces angoisses. Quand j’allais de nuit adorer de nouveau le seigneur, je pensais au milieu de toute mon incertitude :« Mon Dieu ! Que se passe t-il vraiment en moi ? Où me suis-je laissée entraîner ? Qu’est-ce qui est vrai : ce qu’il y a maintenant en moi, ou ce qu’il y avait auparavant ? »

    Celui qui n’a jamais souffert une semblable tentation peut difficilement comprendre ce que je ressentais devant une telle incertitude. Je fus longtemps en silence. Peu à peu, cette terrible obscurité alla en se dissipant. Je commençais à sentir que le malin ne me jetais plus autant dans la confusion. Mon cœur commençait à sentir du soulagement.

    Le jour suivant, quand je m’agenouillais pour recevoir le Seigneur dans la saintecommunion, j’avais déjà recouvré complètement la paix de l’âme. A la maison aussi, submergée en Lui, j’accomplis mes tâches … Tandis que je lavais le linge, je L’adorais sans arrêt et je pensais en mon intérieur :« Quelle misérable je suis ! Comment se fait-il que je sois si impuissante pour L’aider ! »En me plongeant ainsi en ses pensées éternelles, le Seigneur commença à parler au fond de mon cœur :

    • « Abandonne-toi complètement à Moi, ma petite carmélite (du Tiers Ordre), c’est seulement ainsi que tu peux faire des sacrifices pour Moi ; Je te demande quelque chose de grand. Ecoute-Moi, ne crains pas ! Sois très humble et petite, c’est seulement ainsi que tu seras en mesure d’accomplir ma mission. Chaque jeudi et vendredi, jeûne au pain et à l’au, offre-le pour douze prêtres.En chacune de ces journées, passe quatre heures en ma Divine Présence, et répare pour les nombreuses offenses que J’ai reçues. Le vendredi, à partir de midijusqu’à trois heures de l’après-midi, adore mon Corps Sacré et mon Précieux Sang que j’ai versé pour les péchés du monde entier. Le jeûne du vendredi, observe-le jusqu’à l’heure où mon Corps Sacré a été descendu de la Croix. L’acceptation de ce sacrifice attire des grâces extraordinaires. Fais ce que je te demande ma petite ! »

    Il me suppliait tellement !

    • « Engage-toi à cela durant douze semaines pour les douze prêtres, les plus aptes à mener à bonne fin mes plans. Je veux les en rendre dignes par des grâces spéciales. Fais-le, ma petite ! En le faisant, toi aussi tu seras la préférée de mon Cœur. Tu sauras qui sera la personne qui fera parvenir ma demande aux douze prêtres. Ceux-ci auront à faire la même chose que Je t’ai demandée, à savoir : réparation et se submerger en ma Passion sacrée. Ma petite, ces douze âmes sacerdotales sont les meilleures du pays. »

    Il me demanda que nous l’accomplissions durant douze semaines tant moi que ces douze prêtres à qui parviendra son message.

    • « Je vais te laisser souffrir, ma fille, en une grande sécheresse spirituelle. Diverses tentations vont te tourmenter mais ne crains pas, ma Grâce sera sans cesse avec toi. Aies pleine confiance en Moi. Voilà la clé de mon Cœur ! Laisse tes doutes ! L’Esprit Saint, que tu invoques si souvent, prendra possession de ton âme par l’intermédiaire de Notre Mère, sa Préférée. Je sais que, avec moi, tu as soif des âmes. Mon Cœur se réjouit tellement quand tu Me supplies et Me dis que tu as soif de Moi d’une soif insatiable.Moi aussi, Je sens la même chose pour toi et pour toutes les âmes que J’ai comblées de Mes grâces. Puissent-elles sentir la soif dévorante de mon Ame ! Je mendie véritablement votre amour. Je t’en prie ma fille, au moins toi, ne m’abandonne pas ! A chaque battement de mon Cœur, repends-toi de tes péchés, offre-Moi réparation et console-Moi. Si ton amour venait à diminuer, adresse-toi à notre Mère céleste. Elle remplira ton cœur d’un amour débordant pour Moi. Je te suis reconnaissant de ce que ton cœur souffre avec Moi, qu’il bat en Moi. Ne te fatigue jamais de contempler mes Saintes Plaies, dont tu tireras toujours une grande force. Offre-toi au Père Éternel et vis avec la Très Sainte trinité ! Dans les tentations, réfugie-toi sous le manteau de Notre Mère. Elle te défendra du malin qui continuellement te fera des ennuis. Moi, je serais avec toi si tu persévères à mes côtés. Toi, rien ni personne ne pourra jamais te séparer de Moi … Ne t’effraie pas, ma petite ; toi, vis seulement cachée en grande humilité. Personne ne doit rien savoir de toi, à l’exception de quelques personnes. Tu gagneras des mérites par ta souffrance, offre-la en union avec Moi au Père Éternel pour les âmes consacrées à Moi. Que ton humilité soit si grande qu’elle irradie la bonté et l’amour sur tous ceux que tu fréquentes. Nous serons toujours ensemble, ma petite. Demande toujours à Notre Mère qu’Elle te garde cachée dans l’humilité. Apprends à parler avec chacun de tes proches de telle façon que par tes paroles, tu les conduises vers Moi. A Moi, tu dois me demander l’amour, de Moi, tu dois puiser l’amour ! Les sacrifices, tu dois les faire sans défaillir parce qu’ils sont nécessaires pour atteindre le but. Le Père Éternel sait avec quel caractère Il t’a crée.Il sait que tu es violente, irritable mais tu as à te transformer selon mon Cœur … A l’ avenir, tu ne pourras user de violence que contre le mal mais ne te décourage pas ! Regarde avec confiance vers le haut, vers Moi, et demande des grâces en abondance. Au milieu de ta famille, sois un sacrifice ardent. Spécialement les petits sacrifices insignifiants, tu dois les faire. Viens à Moi parce que Je souffre abandonné ! Ne t’en fais pas si tu ne peux faire que des petites choses, ça ne te va pas bien cela. Continue à être très petite. Diffuse-toi en Moi comme la goutte d’eau dans le vin. »

    8 avril 1962.

    Le Seigneur me demanda que les heures saintes, je ne les mêle pas avec ses créatures :

    • « Ne te recherche pas toi-même ! J’ai déjà répété plusieurs fois que Je te veux entièrement pour Moi ! Renonce à toi-même ! Rien ne s’interposera entre toi et moi ! »

    Je lui ai répondu :

    • « Mon Seigneur Jésus, je ne suis rien qu’une débutante ! »
    • « C’est pourquoi tu ne dois pas te décourager ma fille, une fois que tu as commencé. Rappelle-toi comment, quand tu étais jeune, ta constante préoccupation était d’étudier, mais jamais tu n’as eu l’opportunité de le faire. C’est moi qui ne l’ai pas permis et qui ai mis tous les obstacles sur ta route. Je t’ai préférée ainsi, totalement ignorante parce que déjà alors, J’avais mes plans à ton sujet ; Je voulais te faire mûrir pour Moi. »
    • « Seigneur, combien de fois Tu as dirigé vers moi les rayons vivifiants de tes Grâces ! Moi, je t’ai esquivé, j’ai suivi d’autres chemins. »
    • « Tu te rappelles, bien sûr, comment il y a quelques mois, tu voulais t’inscrire à l’école populaire supérieure ? Mais Moi, je me suis opposé à cela aussi. Je t’ai appelée pour t’admettre à mon école. A présent, réjouis-toi grandement et sois une élève appliquée. Le Maître, c’est Moi. Apprends de Moi. Moi, je ne m’épargne aucune fatigue ; Je me dédierais à toi du matin au soir. »
    • « Oui mon Seigneur, lui ai-je répondu, le problème est que moi, je fais très peu attention à Toi. »
    • « C’est sûr ma fille. »

    Alors il me montra une multitude d’occasions où je l’avais offensé. Par exemple, quand je suis allée à un endroit où il y avait une chapelle, j’ai pris congé de tout le monde sauf de Lui. Ensuite, quand je fais la génuflexion, je dois penser à Lui avec beaucoup d’amour …

    • « Parce que si tu ne fais pas ces petites choses, ça me fait tellement mal ! »

    J’ai eu beaucoup de peine de ces fautes, et mes yeux se remplirent de larmes de repentir.

    • « Je te répète de nouveau, ma petite, il te faut changer pour devenir comme Je te veux. Je t’aide à suivre le droit chemin, mais tu dois bien assimiler mon enseignement, et tu dois accomplir de toutes tes forces les tâches que Je t’assigne. Adresse-toi à ma Mère, Elle t’aidera ! »
    • « Moi, je l’aime beaucoup, Seigneur. C’est Elle qui m’a invitée à adorer son Fils Très Saint et à Lui faire réparation. Oh ! comme j’ai eu le cœur bouleversé quand j’ai entendu sa voix ! Oh ! quel profond repentir a fait naître en moi sa voix étouffée de sanglots ! »
    • «  Oui, ma petite, ce fut la première rencontre, le grand pas, quand ma Mère te recommanda à Moi d’une façon spéciale. Depuis lors, ma petite, tu voles vers Moi comme une flèche. Dans ton vol, ne retourne pas regarder la terre, pour éviter que le bruit du monde te perturbe. Depuis que Je t’ai crée, Je t’attends, toi et toutes les âmes. »
    • « Mon Seigneur, maintenant, ne me lâche plus ! »
    • « Toi, tu m’as lâché ; ce n’est pas Moi qui t’ai lâchée. »
    • « O mon Jésus, c’est pour cela que je suis restée si malheureuse et sans éducation.Éduque-moi, mon Maître. »
    • « Renonce à ta volonté, ma fille. Je te demande cela si souvent parce que tu ne peux participer à mon Œuvre de Rédemption que si, totalement et sans interruption tu vis unie à Moi à chaque instant. Rappelle-toi, ma petite carmélite, du temps où tu te retrouvas veuve et tes enfants commencèrent à grandir, comme tu leur demandais qu’ils t’aident seulement une heure chacun ! Quelle grande aide ça aurait été pour toi ! Que tu étais triste quand ils s’excusaient par toutes sortes de prétextes …Toi, tu devais t’affairer toute seule et abandonnée. Pense aux nombreux enfants que J’ai moi aussi, ma fille. Si chacun d’eux M’aidait seulement une heure, quels délices j’aurais par vous ! A ces moments-là, Je pense spécialement aux âmes à Moi consacrées, que je considère les élues de mon Cœur. Ceci étant, celles-ci ne veulent pas s’unir intimement à Moi. Les préoccupations mondaines les distraient. Submerge-toi en Moi ! Aide à leur place, non durant une heure mais sans arrêt ! Ne Me demande pas comment tu dois travailler. Sois ingénieuse ! Profite de chaque opportunité de calmer ma soif par ton désir du salut des âmes. »
    • « Mon Seigneur, avec une soif insatiable, je soupire après Toi. Je veux T’aimer de toutes mes forces, au nom de ceux aussi qui ne s’approchent pas de Toi. »

    Durant cette conversation, j’ai reçu de très grandes grâces.

    • « Mon Dieu, qu’est-ce que tu as fait de moi ? Maintenant, je ne sais définitivement plus si c’est moi qui vis. Comme si maintenant, je ne marchais plus sur la terre, je ne vois rien avec les yeux, mon oreille ne perçoit pas la voix du monde, mon cœur ne bat plus qu’en Toi et pour Toi, mes lèvres ne trouvent pas comment Te louer. Je voudrais Te bénir mais je ne trouve aucune parole qui soit digne de Toi. Je te regarde les yeux fermés et les lèvres muettes. Je contemple la souffrance indicible que Tu supportes pour moi, misérable pécheresse. Je suis incapable de comprendre ce que Tu as fait pour moi. Pourquoi précisément moi ? quand il y a tant d’âmes pures et dignes de Toi ! »
    • « Parmi les plus grands pécheurs, Je choisis des âmes pour moi, ma fille, pour réaliser par leur intermédiaire mon Œuvre de Rédemption. Celles-ci, si elles acceptent, Je les comble de grâces spéciales. A celui qui souffre avec moi et vit pour Moi, par mon amour sans limites, Je l’arrache du monde comme j’ai fait avec toi. Je souffre si indiciblement, ma petite carmélite. Qu’il est bon de sentir que tu es avec Moi, et unie à Moi, toi aussi, tu éprouves mon amour. »
    • « Mon Seigneur, Ta volonté est la mienne. Agis toi-même en Moi ! »
    • Efforce-toi, ma fille, de toutes tes forces, de conduire à Moi les pécheurs. En dehors de ça, ne laisse place à aucune autre pensée. Regarde sans cesse mes yeux pour voir ma tristesse sur les âmes. Souhaite de toute la force de ton cœur que le regard des personnes à Moi consacrées ne Me fuie pas, et qu’elles ne se distraient pas dans les choses du monde, mais qu’elles ne contemplent que Moi.Qu’elles accueillent le regard de Mes yeux et se submergent en Moi. Si elles Me regardent dans les yeux le cœur repenti, par le rayon de Ma grâce, Je les rendrais meilleures. En les submergeant dans l’amour de mon Cœur, Je les ferai renaître, pourvu qu’elles me fassent pleine confiance. J’irradie mon amour vers toi, ma fille, parce que tu m’as donné refuge, et Je peux reposer en ton cœur. Reçois cela comme un grand honneur pour toi, vu que par ce moyen, tu M’honores. Ne me prive jamais de ce refuge ! Cela dépend uniquement de toi. Je suis allé jusqu’à l’extrême en Mon amour ; tu sais tout ce qu’il me plaît d’entendre quand, prosternée devant Moi, tu Me dis que tu veux te repentir de tes péchés comme nul pécheur ne s’est jamais repenti, et tu veux m’aimer plus que tous les pécheurs convertis.Par ces ardents désirs, que sont les tiens, ma petite carmélite, tu t’es introduite entièrement en mon Cœur. Tes paroles toutes simples ont poussé mon Cœur miséricordieux à une infinie commisération. Tu vois, pour cela, il n’est pas nécessaire d’avoir réalisé de grandes études ! Quelle félicité à procuré à mon Père Céleste aussi ton profond et sincère repentir ! Fais cela à chaque moment de ta vie ! Fais tout ce qui dépend de toi, ma fille, avec une infatigable ténacité pour sauver les âmes ! Que cette ténacité soit ton école.L’Esprit Saint va travailler avec toi pour corriger ta nature, inclinée au mal, et favoriser ton salut. Tu sais, n’est-ce pas, que mon Règne souffre violence ? Que tes constants faux pas ne brisent pas ton courage, cela te conservera dans l’humilité. Médite fréquemment cela jusqu’à ce que tu l’aies fait entièrement tien parce qu’aujourd’hui même est le jour de notre union spéciale, durant laquelle Je te comble de grâces, afin de te renforcer d’une manière extraordinaire. Une grande lutte t’attend mais par le signe de la Croix, tu vaincras. Quand tu fais le signe de la Croix, ne sois jamais distraite. Pense toujours aux Trois Personnes de la Sainte Trinité. Ce que maintenant Je vais te dire, rends-le public : Fais le signe de la Croix cinq fois de suite en pensant à mes Saintes Plaies ! Regarde toujours mes Yeux baignés de sang de tant de coups, que de toi aussi, J’ai reçus. »
    • « Oh ! mon Seigneur Jésus, non, ne continue pas parce que mon cœur se brise. »
    • « Aie de la compassion pour moi ! »

    10 avril 1962

    • « Ne t’afflige pas, ma chère petite carmélite, en pensant comment Je ferais valoir ma cause. Je collabore avec les âmes choisies. Contente-toi d’être bonne ! Tu sais, n’est-ce pas, comment est une authentique carmélite ? Vis humblement cachée et en union avec Moi la vie contemplative. Essaie de vivre ainsi, réfrène ta langue, garde-toi de dire des paroles qui sont de trop ! Mon amour envers toi, ma petite carmélite, ne connaît pas de limites. Tu sais que Je suis heureux quand tu acceptes les sacrifices que Je t’offre. (Il l’a dit avec grande douleur).Persévère avec Moi ! Comme tu Me rends heureux par cela ! Désire pour moi de nombreuses âmes, pour que Je puisse distribuer mes Grâces ! »

    A une occasion, au moment où je me prosternais devant Lui, Il me dit :

    • « Sais-tu que Je t’attendais le cœur serré ? Tu vois, comme Je me retrouve seul ! Si toi tu ne venais pas, Je me retrouverais entièrement orphelin. Toi aussi, ma petite, tu es orpheline et tu sais comme il est amer de sentir l’abandon dans la solitude. »

    Par la suite, Il continua à converser et à m’instruire :

    • « Je te demande toujours : ne t’afflige pas de ne pouvoir faire que de petites choses. Je te le redis : reste tout à fait petite ! Tu sais ce que nous allons faire ? Toi, tu Me donneras les petites pierres de la mosaïque que tu rassembles au long du jour, Moi je les rassemblerais selon leur couleur et leur forme et quand tout sera terminé, comme tu vas t’émerveiller en voyant l’œuvre d’art qu’avec elles J’aurais crée ! Mais, tu vois, c’est en vain que Je suis artiste, si toi tu ne Me les réunis pas, Moi Je ne peux réaliser l’œuvre d’art. »(Le ton de sa voix était une véritable supplique).

     

    Source: les Editions du Parvis

     

  • Je l’ai supplié qu’Il me permette de me plonger dans l’océan de ses grâces. Je demandais avec ferveur ces grâces pour mes chers enfants aussi, qu’Il les attire à ses côtés. Il me promit que si je le Lui demandais avec constance et persévérance, Il me l’accorderait.

    Pendant que je L’adorais, submergée en une profonde dévotion, le démon me parla ainsi :

    • « Tu crois qu’Il peut faire ça ? Si Lui en avait le pouvoir, Il le ferait parce que ce serait bien plaisant pour Lui. »

    Quelle terrible gifle ! Le cœur me serra…

    Alors apparut la Sainte Face du Seigneur, devant mes yeux spirituels, et Il me parla ainsi :

    • « Regarde mon visage défiguré et mon Corps Sacré torturé ! N’ai-je pas souffert pour sauver les âmes ? Crois en Moi et adore-Moi ! »

    En cet instant, je fis des actes de foi, d’espérance et de charité, et je Le suppliai de ne pas permettre que jamais je me sépare de Lui. Qu’Il m’enchaîne solidement à ses Pieds Sacrés pour que je reste ainsi toujours unie à Lui. Ainsi je me sentirais à l’abri. Lui, pour sa part, me demanda de renoncer à moi-même, vu que je suis très discrète et mondaine.

    • « Je ne t’oblige pas, ta volonté est libre. Seulement si toi tu le veux ! »

    De toutes mes forces, je me suis appliquée à le faire. Par la suite, tout, autour de moi, se rangeait en ordre de telle manière que j’étais amenée toujours plus près de Lui, car Il continuait à me presser.

    • « Je voudrais te donner de grandes grâces mais pour cela, renonce complètement à toi-même ! »

    Elles étaient graves ces paroles pour mon entendement. C’est pourquoi je Lui demandai :

    • « En serais-je capable ? »
    • « Toi, tu n’as qu’à le vouloir, le reste, confie-le Moi. »

    Ça m’a coûté d’autres luttes et encore d’autres mais le Seigneur illumina mon intelligence et m’a guidé pas à pas. Ces renoncements, j’ai eu à les vivre concrètement à l’intérieur de ma famille.

    Etant donné que mon plus jeune enfant vivait avec moi, ce n’était pas clair pour moi le sens et l’importance des renonciations. Dans ma maison, je dus me serrer toujours davantage pour faire de la place à mes enfants qui fondaient leurs familles. Ça m’a coûté beaucoup. J’avais une maison de quatre pièces avec les commodités modernes. Il restait encore la vaste salle à manger à ma disposition. Même à ça, j’ai renoncé aussi, quoique ça m’ait coûté beaucoup.

    En laissant la salle à manger, les souvenirs joyeux et tristes du passé ont envahi mes pensées. De nombreux événements familiaux ont défilé devant moi, les nuits si intimes des fêtes de Noel, les noces, les célébrations des baptêmes des petits-enfants, la table pauvrement garnie durant les années d’indigence, quand pendant des années il n’y avait pour le petit déjeuner qu’un morceau de pain beurré. Durant des années, le pauvre plat de légumes resta sans aucun accompagnement, mais j’ai eu soin de placer en évidence à côté de chaque assiette une belle pomme toute brillante. Je mettais la table avec soin pour que les enfants ne sentent pas que nous vivions des années de pauvreté.

    A cette époque-là, je circulais allègrement au milieu d’eux, et je gardais pour moi l’incessante préoccupation de leur alimentation. Ce que je veux dire, c’est que cette pièce était une partie de mon cœur et ça rendait difficile la renonciation.

    Je me suis déménagée dans une autre pièce en pensant que j’allais y faire mon nid avec mes souvenirs. C’était la chambre des enfants. J’ai pensé : Ici mon âme va avoir la paix, la tranquillité ; je n’aurai plus à changer de pièce de nouveau !

    Peu de temps auparavant, mon plus jeune fils s’était marié. J’ai dû l’aider pour que lui aussi puisse avoir sa chambre. J’ai renoncé à cette pièce également. J’ai senti que c’était le Seigneur qui me demandait ce sacrifice, pour que je sois entièrement pauvre… Sous mes yeux défilèrent les nuits passées en veille auprès du lit d’un des enfants malade, leurs joyeux tapages, les prières du soir, les intimes lectures familiales. En pensant à ces souvenirs, j’ai senti une douleur au cœur comme quand on perd quelque chose de très cher. Et le Seigneur se faisait pressant…

    • « Renonce complètement à toi-même ! »

    Alors j’ai distribué tout ce que j’avais entre mes enfants pour que rien ne m’attache plus à ce monde. Par la suite, j’eus la sensation d’avoir fait le nécessaire. Il ne me restait même pas une chaise où pouvoir incliner ma tête en toute tranquillité. La voix du seigneur continuait à me presser :

    • « Renonce complètement à toi-même ! »

    Tout est devenu obscur et triste autour de moi. A présent, que puis-je faire de ma vie ? Et le malin vint avec un large sourire :

    • « Ne te décourage pas, tu n’es pas encore si vieille, repose-toi bien, fais-toi belle, divertis-toi et, si tu en as l’occasion, marie-toi ! ce n’est pas du tout honteux. Alors tu auras de nouveau ton foyer et tu vas appartenir à quelqu’un. Ta conscience peut rester tranquille, tu as accompli ton devoir de mère. »

    Le sang me monta au visage parce que c’est vrai que je me sentais bien seule. Le matin suivant, je m’inclinai devant l’autel du Seigneur : « Mon Seigneur, tu sais, n’est-ce pas, que je me suis enchaînée à tes pieds sacrés et que je ne veux pas m’enlever de là ? » Je lui demandai : « Seigneur, pourquoi m’as-tu laissée si seule ? »

    • « Pour le bien de ton âme. Moi aussi, durant des heures, J’ai lutté seul en mon agonie. Et à toi, même ce petit sacrifice te paraît difficile ? Accepte tout ce qui va t’advenir encore. »

    Alors je m’adressai à ma fille C. à qui je remis la direction de la maison. A partir d'aujourd’hui et à l’avenir, c’est toi qui seras la petite maîtresse de maison, moi je ne cuisinerai plus. Elle me regarda toute surprise, comme en me demandant ce que j’allais faire. « Ce que vous autres, vous me demanderez, j’ai dit, et je mangerai ce que vous me donnerez. » C. me répondit : « Ma chère maman, tu fais comme si tu étais ermite ».

    A ce moment, M. ma fille la plus jeune, entra ; elle était mère de deux petits enfants. « Je dois me chercher un travail, dit-elle, parce qu’avec un seul revenu, on n’arrive pas » (son mari est professeur). Alors j’ai renoncé en sa faveur au produit de mon travail bien rémunéré à la coopérative (travail qui consistait à peinturer du plastique), pour qu’elle ne soit pas obligée de laisser seuls à la maison ses deux petits enfants. C’a a été ma dernière renonciation. C’est en quelques jours que s’est passé tout ça, je devais faire rapidement ce sacrifice parce que le seigneur me pressait :

    • « Ta libre volonté t’appartient, Je ne te l’impose pas, J’accepte si toi aussi tu le veux. La seule chose qui a de la valeur à mes yeux est que tu t’abandonnes entièrement à Moi en toute confiance. Crois-tu que Je ne peux pas te récompenser pour tout cela ? Quelle richesse t’attend ! »

    Quand ces renonciations contraignantes se réalisèrent en moi, c’était le 10 février 1962, un samedi. Le jour suivant, dimanche, fête de Notre Dame de Lourdes, dans l’après-midi, je m’enfuis tôt du tapage de la vie familiale. Mon âme désirait le silence. Comme je n’avais plus de chez moi, le Seigneur Jésus a voulu qu’il en soit ainsi.

    En ce merveilleux dimanche, une grande multitude de gens s’écoulait hors du Sanctuaire Ermitage de Marie (Mariaremete) et les fidèles dévots visitèrent notre église dédiée à l’Esprit Saint.

    J’étais agenouillée au milieu de la multitude. Et après une brève adoration, je racontais au Seigneur :

    • « Mon Jésus, me voici. Je me suis dégagée totalement du monde comme c’était ton désir. Pour qu’absolument rien ne puisse s’interposer entre nous deux. Je Te plais bien ainsi ? Oh ! mon Dieu, quelle misérable je suis ! Combien ça m’a coûté de faire la renonciation ! Tu sais combien c’est humiliant de vivre ainsi ? »

    La voix du Seigneur se fit entendre en moi :

    • « C’est ainsi que tu dois vivre à partir d’aujourd’hui, dans la plus grande humiliation ! »

    En entendant ces paroles, mon âme se plongeait en ses éternelles réflexions. Je lui demandai :

    • « Maintenant, ça y’est, Tu m’acceptes ? »

    Le Seigneur ne me répondit pas, il n’y avait qu’un grand silence dans mon âme. La tête inclinée, je ne regardais que Lui : « Que va-t-Il me dire ? » Je sentis que cette renonciation à tout m’avait rapprochée du Seigneur. Rien ne perturbait plus le silence de mon âme. Tandis que j’étais ainsi agenouillée, mon âme se remplit d’un profond repentir et de gratitude envers Lui. J’espérais ses paroles comme jamais ! Après un long moment, je rompis finalement le silence :

    • « Tu te réjouis, o mon Jésus, de toutes ces âmes dévotes qui sont venues à Toi ? »
    • « Oui, répondit-Il tristement, mais comme elles sont si pressées, ça ne Me donne pas le temps de leur accorder mes grâces. »

    Je le compris, et comme j’aurais bien voulu Le consoler !

    • « O mon doux Jésus, je vis pour Toi, je meurs pour Toi. Je suis tienne pour toute l’éternité. »

    Entre temps, je cherchais comment pouvoir le consoler en sa profonde tristesse. Je me souvins de ce petit oiseau qui, selon la légende, voulait retirer les épines de la Tête sacrée du Christ. Tandis qu’il s’efforçait de le faire, sa poitrine se teignait de rouge avec le Précieux Sang du Seigneur.

    Je demeurai là longtemps. Je commençais à avoir froid. Je voulais prendre congé de Lui pour m’en aller à la maison. Alors au fond de mon cœur, j’entendis sa voix suppliante :

    • « Ne t’en vas pas tout de suite ! »

    Je demeurai à ma place. Après un petit moment, j’entendis une douce voix dans le silence de mon âme :

     

    MESSAGE DE LA MERE DE DIEU

     

    • « Ma chère petite carmélite ! »

    En l’entendant, un grand repentir inonda mon âme. Par la suite, je réentendis deux fois encore cette douce voix, et entre temps jaillirent de mes yeux des larmes de peine et de douleur pour mes péchés.

    Peu de temps après, la Très Sainte Vierge commença à parler de nouveau dans mon cœur comme si elle se retenait de pleurer, puis elle dit :

    • « Adore, fais réparation à mon Saint Fils si souvent offensé ! »

    Je restai pensive : Cela ne pouvait pas venir du malin parce que lui ne dit pas : adore et fais réparation… Par la suite, il se produisit une petite confusion en mon âme ; comment puis-je faire cela ? Je restai encore un peu plus dans l’église. Je ne priais pas, je voulais seulement mettre mes pensées en ordre. Mais une étrange pénombre recouvrait mon esprit. En route vers la maison, je demandai à la Très Sainte Vierge :

    • « Ma Mère du Ciel, si c’est Toi qui me demande cela, alors dirige mes chemins auprès de ton Très Saint Fils. »

    Même le jour suivant, je ne pus me libérer de cette pensée. Durant la sainte messe, je suppliais avec ferveur :

    • « Ma Mère du Ciel, comment et que dois-je faire ? Tu seras à mes côtés, n’est-ce pas ? Je suis si petite et si faible sans Toi ! »

    La sainte messe terminée, je sentis un fort désir de demander la clé de la maison du Seigneur pour pouvoir y avoir libre accès.

    Je me présentai devant la sœur sacristaine avec ma demande. Je décrivis la situation à la maison.

    Le charme avec lequel je le lui décrivis la surprit… Elle me répondit qu’il n’était pas en son pouvoir de me confier la clé. Elle devait demander la permission au prêtre. Deux jours plus tard, très tôt, la sœur me communiqua la bonne nouvelle. Je reçus la clé demandée. Le jour même, j’allai avec la précieuse clé ; au moment d’ouvrir la porte, le cœur me battait fort. Je sentais que le Seigneur partageait avec moi sa maison d’une manière particulière : à la place d’un foyer, il m’en donnait un autre. C’est pour cela que cette église m’est si chère.

    Quand j’entrai par la porte latérale, je m’arrêtai devant l’autel de la Très Sainte Vierge, patronne du peuple hongrois. Je la saluai :

    • « Je te salue Marie, ma douce Mère ! Je t’en prie humblement, garde-moi sous ta protection spéciale, recommande-moi à ton Fils Très Saint ! Je suis ton infidèle petite carmélite, ma Mère, j’emploie les mots mêmes avec lesquels Tu t’es adressée à moi. Je sais que je ne suis pas digne d’être appelée ainsi. Même si je vivais des siècles, je ne pourrais le mériter, pas même de loin. Viens, ma Mère, conduis-moi maintenant à ton Très Saint Fils ! »

    LA PREMIÈRE HEURE SAINTE, FAIS UN EFFORT POUR QUE NOUS SOYONS NOMBREUX

     

    Comme je me trouvais seule dans la vaste église, je m’inclinai aux pieds du Seigneur comme je ne l’avais jamais fait auparavant, et je Lui demandai :

    • « Nous ne sommes plus que nous deux ? »
    • « Malheureusement. »

    J’entendis sa voix triste au fond de mon cœur.

    • « Fais un effort pour que nous soyons nombreux. »

    Il n’y a pas de mots pour exprimer la gratitude et la douleur du cœur qui jaillit de mon âme vers le Seigneur.

    • « O mon doux Sauveur ! Personne ne sait mieux que Toi combien j’ai marché à tâtons jusqu’à parvenir, par ta grâce, à Toi. Mon Seigneur, à présent que Tu as enlevé la carapace extérieure de mon âme, je sens que l’abondance de ta Grâce m’inonde. O mon Jésus ! Enlève les grandes fautes de mon âme à coup de ciseaux : peu m’importe que ça me fasse mal, pourvu que le jour où j’aurais à me présenter devant Toi à l’heure de ma mort, Tu puisses reconnaître en moi l’œuvre de tes Saintes Mains. Mon aimable Jésus, je veux tellement regretter mes péchés, comme ne l’a jamais fait aucun pécheur repenti, et T’aimer comme jamais aucun pécheur converti ne t’a aimé. Mon aimable Jésus, je te supplie avec une profonde humilité qu’à l’avenir, il ne se passe pas un seul jour de ma vie sans que la gratitude et l’amour, que je ressens pour Toi, fassent jaillir de mes yeux des larmes de repentir. Humilie-moi, mon Seigneur Jésus, à chacun des moments de ma vie, pour que je sente sans cesse à quel point je suis pauvre et misérable. O mon Seigneur Jésus, mon cœur a sursauté à la pensée que dès maintenant, ici sur la terre, je peux vivre avec Toi, mais qu’après ma mort, pour un peu de temps je devrai me séparer de Toi à cause de mes péchés. Dis-moi, mon aimable Jésus, qu’arrivera t-il de mes innombrables péchés ? »

    Une angoisse inimaginable est descendue sur moi. Comme je suppliais le Seigneur ! Il me fit alors sentir que mes péchés se perdraient en son amour miséricordieux.

    Qui sait jusqu’à quand je serais restée là, sans faire attention à moi et prosternée aux pieds du Seigneur, si la sœur sacristaine ne m’avait avertie qu’à sept heures et demie on barrait la porte. A ce moment-là, je n’avais pas la clé. Je ne pouvais pas me séparer du Seigneur Jésus, et je lui ai demandé de venir avec moi. Je me dirigeai vers la maison par un chemin plus long, par les rues silencieuses. Je sentis que le Seigneur venait avec moi. Nous n’avons pas échangé un seul mot. J’aurais voulu me prosterner dans la poussière de la rue, tant je sentais sa présence.


  • Mes luttes spirituelles : première partie

    Le chemin du Seigneur, celui par lequel Il nous conduit, ne finit jamais ; c’est nous qui nous détournons de Lui. Moi aussi, j’ai bifurqué. Les nombreuses préoccupations, le travail épuisant, joints à ma situation de veuvage, vinrent à bout de mon recueillement spirituel. Peu à peu, je me suis éloignée de Dieu. Le continuel effort pour survivre m’occupait l’esprit. Au bout d’une longue lutte, ma vie spirituelle s’était tellement obscurcie que même la force de ma foi se trouvait ébranlée. Cette lutte continuelle pour l’existence faisait que je me demandais à moi-même :

    • « Tu vois que je l’ai toujours dit. Pourquoi avoir une famille nombreuse ? »

    Pendant que je ressassais ces idées, tout ce qui auparavant avait été sacré pour moi et donnait un sens à ma vie, me paraissait sottise, vide. On me renvoyait d’un lieu detravail et je devais aller à la recherche d’un autre ailleurs. Alors la misère devenait encore plus grande et plus forte la tentation.

     

    Mes luttes spirituelles : première partie

     

    L’ennemi malin(Satan) me molestait continuellement :

    • « Pourquoi tu te contes des histoires à toi-même ? Tu sais bien, toi, que tu aurais déjà abandonné la lutte il y a longtemps mais tu ne sais pas quoi dire à tes enfants. Tu ne sais pas comment leur dire tout ce en quoi tu ne crois plus toi-même. Enlève donc ton masque enfin. Tu verras comme tu vas aller mieux. Tes enfants arriveront bien à découvrir ce que tu essaies de leur cacher en ce moment… »

    Alors je m’arrêtais pile et, pendant un moment, s’est présenté devant moi le visage de Dieu, qu’Il avait déjà très ombrageux. C’est ainsi que commença une grande lutte en moi. La lutte a été longue, épouvantable ; ça me tapait sur les nerfs.

     

    J’allais encore à la sainte messe mais c’était pour moi si vide ! Et ça me fatiguait. A l’époque, je faisais deux quarts de travail par jour à la manufacture et même, il m’arrivait de travailler les dimanches. Mes enfants allaient à la messe dominicale le matin, tandis que moi j’y allais en soirée. Ca valait mieux parce que comme ça, ils ne voyaient pas mon manque de recueillement. Au moment de la sainte messe, au lieu de prier, je bâillais d’ennui. Un jour, je décidai de ne plus y aller, je n’irais plus bâiller, que je me disais. Peu à peu, il me semblait que même ma conscience s’y était résignée.

     

    Mes luttes spirituelles : première partie

     

    Un dimanche, je me mis à laver le linge de la semaine. Dans l’avant midi, j’envoyai mes enfants à la sainte messe tandis que moi, je lavai toute la journée. Le soir arriva et mes enfants m’avertirent :

    • « Maman, il est déjà cinq heures et demie ! »

    Je me sentais dérangée par ça et je continuai mon travail. Finalement, un de mes enfants, quelques minutes avant six heures, me dit :

    • « Je t’en prie, dépêche-toi ! »

    Ca m’a secoué et j’y allai. J’y allai mais en cet état, je ne savais pas comment m’adresser à Dieu. Je me surpassais en divagation dans mes pensées :

    • « Que je suis bête ! Pourquoi je garde encore le jeûne du tiers ordre du Carmel ? C’est une pure folie ! Laisse donc tout ça ! »

    Je décidais de ne plus me priver de manger de viande puisque mon alimentation était de si mauvaise qualité. Ce jeûne, je l’ai toujours observé sans aucune difficulté mais seulement par routine.

     

    Quand je revins à la maison, j’ignore moi-même comment m’est tombé dans les mains le petit Psautier de la Très Sainte Vierge. Je l’ouvris et je me mis à prier. Cette prière qui, dans le passé, montait toujours de mon cœur vers Dieu, me semblait maintenant un vain murmure. Je pris dans mes mains mon vieux livre de méditation mais c’est en vain que je m’efforçais : un silence obscur, glacé et muet m’entourait de toutes parts. J’éclatai en sanglots :

    Au milieu de ce grand combat, l’ennemi malin me fit entendre en mon cœur des paroles horribles :

    • « Dieu ne veut plus rien savoir de moi. »

    Une semaine où mon quart de travail commençait le matin, et la semaine suivante où il commençait dans l’après-midi et se terminait très tard, j’éprouvais une grande angoisse intérieure. Il me survenait de telles pensées que les révéler serait blasphémer contre Dieu.

    • « C’est pour ça que j’ai permis ça, pour que tu te persuades que c’est inutile de lutter davantage. »

    La terrible lutte dura environ trois ans jusqu’à ce qu’un jour, ma fille C. me dit :

    • « Maman, dépêche-toi, aujourd’hui à deux heures de l’après-midi, ce sera l’enterrement du docteur B.. »

    Il était déjà une heure de l’après-midi. Ca m’a donné un coup au cœur. Sans y penser davantage, je m’habillai pour ne pas me mettre en retard. Quand j’entrai dans la salle de la veillée mortuaire, j’éclatai en sanglots. Je pensais :

    • « Lui, il est bien maintenant. Il a été un véritable carme (du Tiers Ordre), de vie sainte et exemplaire mais moi ? Est-ce que je me rendrai là, moi ? »
    • « Ne pleure pas. »

    C’était sa voix aimable et douce comme seulement les âmes bienheureuses peuvent faire entendre.

    • « Retourne au Carmel ! »

    Le lendemain, c’était le dimanche 16 juillet, fête de Notre Dame du Carmel, patronne de notre église. J’arrivai tôt le matin et je suis restée jusqu’à la tombée de la nuit. C’est avec beaucoup de difficultés que je me levai pour aller me confesser. Une sécheresse terrible me rongeait l’âme. Je ne ressentais aucun regret dans mon cœur. La pénitence, je la récitais tout à fait mécaniquement tandis que je pensais : tous ces gens sont en train de louer notre Très Sainte Mère mais l’idée ne me vint pas à l’esprit que moi aussi, j’étais en train de la louer. Je ne faisais que penser au frère B. parce que ça procurait un peu de soulagement à mon âme.

    C’est lui qui me poussa à aller vers la Très Sainte Vierge :

    • « Vas-y et incline toi devant Elle ! »

    C’est ce que je fis mais je ne trouvais pas la paix.

    La nuit était déjà bien avancée quand j’arrivais à la maison. Là, j’ai été saisie d’une sensation tellement étrange comme si j’avais laissé mon âme meurtrie et usée au Carmel. Même si ce jour-là je n’avais pas pris une seule bouchée, c’est avec beaucoup de difficultés que je me mis à calmer ma faim.

     

    Mes luttes spirituelles : première partie

     

    Le malin se plaça de nouveau tout près de moi :

    • «  Idiote ! A quoi ça te sert tout ça ? Repose-toi donc. Ne donne pas d’importance à ces choses-là. »

    Avec un poids sur le cœur, je sortis dans le jardin où, dans le silence de la nuit, je commençais à verser des larmes en abondance. A la lumière des étoiles, devant la statue de Notre Dame de Lourdes, que j’avais en notre jardin, je commençais à prier avec grande ferveur.

     

    Le matin suivant, j’allais en hâte à la petite chapelle que je fréquentais en d’autres temps, quand j’étais moi-même encore une jeune maman, et où je m’étais retrouvée tant de fois à la table du Seigneur avec le frère B. Aujourd’hui encore, c’était la sympathie que je ressentais pour lui qui me conduisait là. En chemin, je me retrouvais avec quelques anciennes connaissances qui se rappelaient de moi comme d’une jeune maman exemplaire. Cela me troublait parce que je croyais que le malin voulait maintenant me tenter par la vanité. J’implorais de tout mon cœur :

    • « Ma Mère du Ciel, plus jamais je veux t’être infidèle ! Ne m’abandonne pas ! Mes pas sont si chancelants. »

    Durant la sainte messe, je priais sans cesse le Seigneur Jésus :

    • « Seigneur, pardonne-moi mes péchés. »

    Je n’osais pas m’approcher de la table du Seigneur, même si la personne qui était à mon côté, me prit plus d’une fois par le bras :

    • « Allons-y donc ! »

    Durant ces jours-là, j’ai reçu ces grâces extraordinaires que le Seigneur accorde uniquement à ceux qui sont faibles et convalescents. Une sœur qui était agenouillée à côté de moi, me dit :

    • « Je m’agenouille à côté de vous pour être moi aussi une sainte. »

    Oh, je voyais qu’elle voyait et sentait le seigneur Jésus en moi. Quelques fois, je marchais continuellement les yeux baignés de larmes. L’amour que je ressentais pour le Seigneur Jésus baignait mes yeux de larmes de repentir. Je ne voulais plus voir le monde, je recherchais uniquement le silence pour pouvoir entendre continuellement la voix du Seigneur. Parce qu’à partir de ce moment-là, c’était lui qui me parlait. Oh, ces conversations intimes sont si simples … !

     

    Source : les Editions du Parvis


  • En 1962, le Vendredi Saint tomba le 13 avril.

    Ce vendredi-là, également, selon le désir du Seigneur Jésus, je l’adorais et réparais, depuis midi jusqu’à trois heures de l’après-midi. Je demandais à la Très Sainte Vierge de graver en mon cœur les Saintes Plaies de son Divin Fils, et je l’incitais à toujours avoir davantage de compassion pour nous. Mes larmes se mirent à couler en abondance. Tandis qu’il m’arrivait tout cela, je sentis au fond de mon cœur la peine indicible et les sanglots de la Mère des Douleurs. Par ses sanglots, Elle m’a touchée au cœur. Elle me dit en sanglotant :

    • « Il y a tant de péchés dans le pays, ma petite carmélite. Aide-moi, sauvons-le ! Je dépose un faisceau de lumière en tes mains, c’est la Flamme d’Amour de mon Cœur. A la Flamme d’Amour de mon cœur, ajoute ton amour et passe-la à d’autres, ma petite ! »
    • « O ma Mère, pourquoi ne fais-tu pas de miracle pour qu’on croit en Toi, comme tu l’as fait à Fatima ? »
    • « Plus grands étaient les miracles, ma petite, et moins on croyait en moi. Ecoute, j’ai demandé les premiers samedis, et on n’en a pas tenu compte. Je suis votre douce Mère compréhensive, et en union avec vous, je vais vous sauver. Le roi saint Etienne m’a consacré son pays, et je lui ai promis que j’accueillerais en mon Cœur son intercession et celle des saints hongrois. J’aimerais mettre entre vos mains un nouvel instrument. Je vous demande instamment de l’accepter en en saisissant l’importance car mon cœur regarde mon pays avec affliction. Les douze prêtres que mon Divin Fils a choisi seront les plus dignes d’accomplir ma demande. Prends cette Flamme, ma fille, tu es la première à qui je la remets. C’est la Flamme d’Amour de mon Cœur. Allume le tien avec elle et passe-la à d’autres. »

    La Sainte Vierge sanglota tellement que c’est à peine si j’entendis ce qu’elle disait. Je lui ai demandé ce que je devais faire. Moi, au nom de tout le pays, je lui ai tout promis, rien que pour soulager sa douleur, parce que mon cœur aussi était au bord d’éclater.

    • « Je te demande, ma fille, d’offrir à mon Divin Fils une réparation très spéciale les jeudis et les vendredis. Que cette réparation se fasse en famille. Cette heure que vous passerez en vos foyers à faire réparation, commencez-la par une lecture spirituelle, et continuez avec la récitation du saint rosaire ou d’autres prières, en une ambiance pleine de recueillement et de ferveur. Récitez-le au moins à deux ou trois car là où deux ou trois se réunissent, là est mon Divin Fils. En commençant, faites le signe de la croix cinq fois, et tandis que vous le faites, offre-le au PèreÉternel par les Plaies de mon Divin Fils. Faites de même en terminant. Signez-vous de cette manière aussi en vous levant et en vous couchant, et même durant le jour, car cela vous rapprochera du PèreÉternel par l’intermédiaire de mon Divin Fils, et votre cœur se remplira de grâces.Avec cette Flamme pleine de grâces que de mon Cœur, je vous donne, allumez tous les cœurs dans toute la Hongrie, en la faisant passer de cœur à cœur. Voila le miracle qui, en se transformant en incendie, par son éclat aveuglera satan. Voilà le feu d’amour d’union intime que j’ai obtenu du Père Céleste par les mérites des Plaies de mon Divin Fils. »

    En entendant cela, je commençais à m’excuser avec insistance : Je n’en suis pas digne … Tu me confies ta cause mais comment pourrais-je la transmettre ? Et je m’excusais de nouveau … Après quelques jours, la Sainte Vierge promit qu’elle m’aiderait de son aide efficace et de son amour maternel à faire les sacrifices demandés par son Fils.

    • « Je serais avec toi, ma petite carmélite. Je te serre contre mon Cœur. »
    • « O ma Mère céleste, bienheureuse Vierge Marie, je voulais te demander quelque chose. »

    Elle savait déjà ma question et me répondit :

    • « Apporte au Père E la demande de mon Divin Fils. »

    La Sainte Vierge l’appela devant moi son fils bien-aimé … Tandis qu’elle parlait, je compris, par une grâce merveilleuse de sa part, à quel point la volonté de la Très Sainte Vierge est unie à celle du Père Éternel, de son Divin Fils et de l’Esprit Saint. La Très Sainte Vierge promit qu’elle sera avec nous afin que la petite Flamme se propage comme une traînée de poudre.

    15 avril 1962.

    • « Ma petite carmélite, j’invite ceux qui vivent dans la maison des pères Carmes … eux tous accomplissent avec un grand dévouement et un grand amour untravail missionnaire à la grandeur du pays tout entier. Qu’ils soient les premiers à recevoir la Flamme d’Amour pour la propager. Leur mission est sublime et émouvante. Ne sois pas gênée, ma petite, mets-toi en marche au plus vite ! Ma Flamme d’Amour va partir du Carmel. Ce sont eux qui m’honorent le plus, ou plutôt, ce sont eux les plus appelés à m’honorer.Apporte deux chandelles, allume d’abord ta petite chandelle et avec sa flamme, allume l’autre. Ensuite, passe-là à mon fils bien-aimé (un Carme). Lui va la propager entre mes douze dévots les plus insignes. »

    (Par après, j’ai demandé à la Sainte Vierge si les douze prêtres seraient tous Carmes. Elle me répondit par un « non ».)

    • « Je serais avec vous et je vous inonderais de grâces très spéciales. Une fois que se seront réunis les douze prêtres, commencez simultanément cette dévotion, en douze églises qui me sont dédiées. Donnez-vous les uns aux autres la chandelle allumée que vous aurez reçue en cette cérémonie, apportez-là à la maison et commencez la prière en famille par ce même rite. Si votre ferveur ne tombe pas, je me consolerais. »

     

    Pétition aux prêtres :                                                                          17 avril 1962

     

    L’aimable Sauveur m’a dit beaucoup de choses. Il a demandé de ne pas abandonner le combat en cette lutte spirituelle, car la lutte sans répit augmente la grâce :

    • « Demande à mes fils (les prêtres) d’envoyer les âmes à ma Mère bien-aimée, et qu’ils ne prononcent aucune homélie sans exhorter les fidèles à avoir une profonde dévotion envers Elle. Nous sommes le pays de la Grande Dame du peuple hongrois. Qu’ils fassent miroiter cela constamment devant les yeux des fidèles puisque tel est le désir de notre Grande Dame. Et toi, ma fille, de toutes tes forces et avec les sacrifices de ta vie, désire ardemment et sans cesse la venue de mon Règne, et que la Flamme d’Amour de ma Mère bien-aimée s’enflamme et se propage par les étincelles de l’amour. »

    Une fois, alors que j’étais prosternée devant le Seigneur Jésus et que je me plaignais du temps perdu dans ma vie, Il me parla ainsi :

    • « L’augmentation de ta charité contrebalance les occasions que tu as laissées passer. Si ton amour augmente, mes grâces aussi vont augmenter en toi.

    (Puis Il parla encore longuement avec moi.) Ce que je vais te dire maintenant, ma fille, n’est pas que pour toi, communique-le à mes enfants bien-aimés :

    Assimilez l’essentiel de mes paroles que voilà, avec les pensées de votre cœur. Vous devez secouer les âmes tièdes de la nonchalance où elles se sont enfoncées. En premier lieu, faites-leur prendre conscience qu’elles sont appelées à vivre en union intime avec moi. Communiquez ceci spécialement aux âmes qui, malgré qu’elles Me reçoivent fréquemment en leur cœur, ne se rapprochent pas davantage de Moi pour cela. C’est en vain que Je voudrais les amener à une plus grande profondeur spirituelle, si elles Me tournent le dos et M’abandonnent.

    Dans le fond de votre cœur, vous ne pensez même pas à Moi au milieu de vos tâches quotidiennes. Ça me fait tellement souffrir ! Quand vous dites : « Seigneur, je ne suis pas digne de Te recevoir en ma maison » … ne me tournez pas le dos mais rendez-vous dignes, disposez vos cœurs à une union continuelle avec Moi. Faites-le aussi durant la journée, par une invocation fervente ou un regard d’amour. Quels désirs si ardents J’éprouve pour vous ! Ils sont si peu qui viennent à Moi ! Au moins, que ceux qui viennent soient abandonnés et vraiment recueillis.Éveillez en vos cœurs la confiance en Moi. Ce qui me blesse le plus, c’est que vous n’avez pas confiance en Moi. C’est en vain que vous avez la foi, sans la confiance vous ne pouvez vous approcher de Moi. Demande à mes fils qu’ils éveillent le courage dans les âmes. Dis-leur combien me sont chers tous ceux qui luttent. Que les âmes n’abandonnent pas la lutte, car la lutte incessante augmente en vous mes grâces. Envoyez-les à ma douce Mère.

    Désire pour Moi, ma petite, des âmes en grand nombre. Voilà l’objectif de ta vie, ne le perds jamais de vue. C’est pour cela que Je t’ai arrachée du monde, c’est pour cela que Je t’ai choisie, Je me réjouis de ce que toi, au moins, tu as eu pitié de Moi, tu Me comprends, et en mon immense douleur, tu Me consoles. »

    Tandis qu’Il me disait cela, Il répandait sa douleur sans limites dans mon cœur.

    • « Mon Seigneur Jésus, je suis une misérable pécheresse. »

    Mais Lui continuait à me parler :

    • « C’est ton repentir, ma fille, qui t’a rapprochée de Moi. Demande ce profond repentir pour un grand nombre d’âmes. Il y a si peu d’âmes ainsi, même quand J’en appelle plusieurs spécialement à ma suite. Je ne suis pas capricieux. Je choisis les âmes ici et là, dans les circonstances les plus diverses, mais malheureusement avec peu de résultat. Aujourd’hui, Je me plains beaucoup, ma petite. J’ai senti le besoin de t’ouvrir mon Cœur, avec son océan d’amertumes. Pourquoi Me faut-il supporter une conduite si indigne de la part des âmes qui me sont consacrées ? Viens plutôt auprès de Moi et console-Moi davantage encore ! Dépasse tes propres limites ! Que ton amour pour Moi soit ardent, rempli de ferveur. Souffre avec amour, et prête attention à ma Voix avec plus d’amour. Pour pouvoir entendre ma Voix, sois très silencieuse, car ma Voix délicate, silencieuse, seules les âmes submergées en mon amour peuvent la capter. Garde ardent ton désir pour Moi, en étant une hostie vivante par amour. L’amour est feu, que seule l’acceptation incessante de sacrifices peut maintenir incandescent. »

    20 avril 1962

    • « Participe sans cesse à mon Œuvre de Rédemption. Ne demande pas comment, désire ardemment que mon Règne arrive, à toi et à toutes les âmes. Quand tu t’apprêtes à te reposer, révise toutes ta journée : qu’as-tu fait pour que mon Règne arrive ! »

    Le jour suivant, Il inonda mon âme d’une douleur aiguë, qui oppressait mon cœur et brûlait vraiment :

    • « Tu le sais bien, mon Jésus, parce que Tu me l’as dit, Tu as promis de me donner toutes sortes de souffrances. Ça me fait si mal, et cependant, comme il m’est agréable de souffrir ! Je ne sais à quoi comparer cette douleur. »
    • Tu pourrais le savoir, répondit-Il avec douceur. Rappelle-toi quand tu étais encore enfant, loin de ta maman et de ta chère patrie. C’était ce chagrin qui pendant longtemps t’a torturée. »
    • «  C’était l’ennui de la patrie, mon aimable Jésus. »
    • « Tu vois bien, tu as deviné juste. Cette forte douleur que Je t’ai envoyée est l’ennui de la patrie céleste. Supporte-la pour ceux qui ne sentent pas le désir de la patrie éternelle. »

    Aujourd’hui, le Seigneur Jésus me demanda :

    • « Dépêche-toi de passer la Flamme d’Amour de ma Mère pour qu’ainsi s’écarte du pays la Main de justice de mon Père. »

    Ça m’a coûté énormément de partir, le Seigneur m’encouragea :

    • « N’hésite plus ma petite ! La Très Sainte Vierge, sous le vocable de la Grande Dame des Hongrois, va t’accréditer. Que nos paroles, que nous t’avons communiquées, soient tes prières. »

    Ces jours-là, c’est certain, j’ai senti des envies de transmettre les messages reçus au Père E.

    Les jours suivants, je me rendis tôt auprès du Seigneur Jésus. Après être restés longtemps en silence, ce fût Lui qui commença à me parler dans mon cœur. D’une voix douce, si silencieuse qu’à peine je l’entendais, Il me dit beaucoup de choses mais tout passa dans mon subconscient.

    J’ai senti la merveilleuse importance de ses paroles si douces qui pénétrèrent en mon cœur. Mais je me sens incapable de les exprimer, à l’exception de quelques paroles par lesquelles Il m’incita à agir en prudence. Entre autres choses, Il me demanda de ne plus me préoccuper de Lui transmettre les demandes qui me sont confiées, et que les instructions dictées par Lui, je les remette le plus tôt possible au Père E. Je ressentis une grande crainte en comprenant qu’il ne restait plus de temps pour les hésitations. En ma grande frayeur, je suppliais la sœur sacristaine de dire au Père que je me recommandais à ses prières. Je ne dis rien de plus. S’agissant d’une affaire si confidentielle, je ne pouvais la communiquer à personne en dehors de celui à qui le Seigneur la destinait. Ce jour-la, le malin m’oppressait sans cesse le cœur. Cela dura jusqu’à ce que, en soirée, je me prosternais aux pieds du Seigneur. Après un bref silence, le Seigneur Jésus commença à me parler avec une tendresse inexprimable, merveilleuse. Un amour si indescriptible, qui m’était inconnu jusqu’à maintenant, passa de Lui à mon cœur tout tremblant. Cette extraordinaire, merveilleuse sensation parcourut pendant un long moment tout mon corps et mon âme. Et le Seigneur me parla d’une voix si tendre, comme jamais jusqu’à maintenant. J’ai senti que ce qu’Il allait me dire le faisait souffrir Lui aussi.

    • « Cette nuit est notre dernière nuit ensemble, ma petite carmélite. Ton âme a été le tabernacle de mes paisibles paroles. A partir de maintenant, Je te couvrirais de silence. Je vais te priver non seulement de mes paroles, mais même de sentir continuellement ma présence. »

    Quand Il prononça ces mots, le malin respira de soulagement et avec malice. Le Seigneur me permit de le sentir. Le malin dit : « Voilà mon heure ! » J’ai senti qu’il était très loin et comme si le Seigneur par un geste l’avait réduit à rien. J’ai senti comment le Seigneur lui ôtait la capacité de me causer de la peine. Il m’inspira avec une agréable bonté :

    • « Pour le bien de ton âme, Je dois le faire. »

    Au moment où son inspiration pénétra mon cœur, un sentiment pour moi totalement inconnu, délicat, émouvant et plein de grâces, inonda tout mon intérieur. Je sentis que c’était l’Esprit d’Amour, l’Esprit de Sainteté. Tandis qu’Il irradiait son Esprit en mon cœur, je sentis que l’Esprit Saint exaltait sur moi une force de Grâce d’un ordre différent pour vaincre toutes les tentations. Cela me donna une telle tranquillité que les larmes, qui coulaient de mes yeux à cause du départ du Seigneur, firent place à un silencieux recueillement. Et après que mon cœur se soit calmé, le Seigneur une fois de plus me parla :

    • « Comprends-Moi bien ma fille ! Je continuerais d’être avec toi encore dans l’avenir quand tu me recevras dans la Sainte Communion, et J’attendrais ta venue le cœur serré, comme Je t’ai reçue jusqu’à aujourd’hui. Sois fidèle, ne te replie pas sur toi-même sentimentalement ! Renonce à toi-même et n’aime que Moi ! Que seul l’Esprit d’Amour remplisse ton cœur ! Aime-moi comme un petit enfant emmailloté de langes blancs. Cherche-Moi comme ma Mère me chercha angoissée au milieu de la multitude. Et à quelqu’endroit où tu te trouves, louange-Moi. Pense à Moi quand tu as besoin d’une main qui t’aide.
    • Si tu penses avoir besoin d’un appui paternel, lève les yeux en haut, vers mon Père Éternel, et avec l’Esprit Saint, submerge-toi en Notre Amour. »

    Ce furent là ses paroles de départ. Si douces qu’elles étaient, elles me laissèrent dans la tristesse. Durant les nuits précédentes, c’était souvent le Seigneur Jésus qui me réveillait pour la prière de vigile. A partir d’aujourd’hui, ce sera mon ange gardien qui me réveillera quand ce sera l’heure. Oh, quelle différence entre les réveils antérieurs et l’actuel !

    27 avril 1962, vendredi

    Après la Sainte Messe, je partis bien décidée à remettre au Père E le message de la Très Sainte Vierge. « Je vous apporte une lettre, Père », que je lui ai dit. « Dans cette lettre se trouve le message reçu de la Sainte Vierge. » Je tremblais de tous mes membres mais je sentis que la force de l’Esprit Saint m’assistait. J’attendis qu’il eut fini de la lire.

    Il me regarda surpris et répondit par des paroles évasives : « Je ne peux donner de réponse à cela » … Je n’attendais pas de réponse. Je ne suis qu’une misérable pécheresse, et j’endure déjà suffisamment de souffrances pour cette cause … Je me retirais le cœur serré. Je me sentis profondément humiliée.

    Ensuite, je suis restée encore longtemps dans l’église, plongée en mes pensées. Je me plaignais devant la Sainte Vierge : « A qui m’avez-vous envoyée, Mère chérie ? Il m’a rejetée, il ne m’a pas dit un seul mot d’encouragement. » Le cœur endolori et honteuse de l’humiliation subie, je sortis de l’église. Mais oui, il y avait quelque chose que m’avait dit  le Père E. Il m’avait dit d’aller voir le Père X. Celui-là, je ne le connaissais pas ; jamais je n’avais entendu parler de lui. Le lendemain, j’allais le voir mais comme je ne le trouvais pas chez lui, je retournais le jour suivant pour le rencontrer. En la sainte confession, j’exposais devant lui la situation spéciale de mon âme. Des flots de paroles baignées de larmes jaillirent de moi. Même si je ne l’avais jamais vu, je m’ouvris à lui en toute confiance ; je le suppliais de me diriger en mon état d’âme particulier. Je lui dis : « C’est avec la plus grande humilité que je vous demande de me dire si je suis dans l’erreur, pour parvenir à me tranquilliser. » Ses paroles douces et gentilles me rendirent la paix. Il ne trouva en moi rien d’anormal. C’est de mon humilité qu’il tira cette conclusion. Ces paroles donnaient du réconfort à mon âme. Je retournais à la maison pacifiée. Nous avons convenu que la prochaine fois, j’allais lui apporter par écrit les communications de la Très Sainte Vierge, parce qu’il y a des prêtres qui ont confiance en lui, et il va échanger avec eux sur cette affaire.

    30 avril 1962

    La Sainte Vierge m’encouragea de nouveau :

    • « Dis à ceux que ça concerne de ne pas avoir peur, d’avoir confiance en Moi. Sous mon manteau maternel, c’est Moi-même qui les défendrais. Que les huit sanctuaires les plus fréquentés du pays ainsi que quatre églises de la capitale, qui me sont dédiées, commencent simultanément cette dévotion : la remise de ma flamme d’amour.
    • Désire ardemment faire des sacrifices, ma petite carmélite. Alimente sans cesse la Flamme de mon Amour par tes souffrances. »

     

    Source : les Editions du Parvis

     

  • La dévotion à la Flamme d'Amour du Cœur Immaculé de Marie trouve son origine dans les révélations faites par le Seigneur Jésus et la Vierge Marie à Élisabeth KINDELMANN, mère de six enfants de la Hongrie, en Europe de l'Est, entre les années 1961 et 1981.

    Élisabeth est décédée le 11 avril 1985. C'est par elle que la Vierge Marie a remis entre nos mains un nouveau moyen : La Flamme d'Amour de son Cœur Immaculé :

     

    « A la prière par laquelle vous m’honorez, l’Ave Maria (le "Je vous salue Marie"), ajoutez cette demande, de la manière suivante :

    Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.

    Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous nous, pauvres pécheurs, submergez de grâces l'humanité entière par l'action de votre Flamme d'Amour, maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il ! »

    « Jamais un tel flot de grâces ne fût donné depuis que le Verbe s’est fait Chair ».

    « La Flamme de mon Cœur Immaculé est Jésus Christ Lui-même » !

    « Moi, le beau rayon de l’aurore du matin, j’aveugle satan. Je délivrerai l’humanité de la lave de haine pécheresse et fumante. Les âmes élues devront combattre le Prince des ténèbres. Ce sera une tempête effroyable. Non pas une tempête mais un ouragan qui dévastera tout ! Il veut même anéantir la confiance et la foi des âmes élues. Je serai toujours auprès de vous dans la tempête qui se prépare maintenant. Je suis votre Mère. Je peux et veux vous aider ».

    « Cette Flamme pleine de grâces de mon Cœur Immaculé que je vous donne, doit aller de cœur en cœur. Ce sera le grand miracle dont la lumière aveuglera satan. Elle est le feu de l’amour et de la concorde et nous éteindrons le feu par le feu : le feu de la haine par le feu de l’amour ! »

     

    La prière de Jésus : 

     

     

    Voici la prière que Notre Seigneur Jésus Christ nous a mise entre les mains pour aveugler satan.

    Cette prière est d’une puissance remarquable.

     

    « Que nos pieds cheminent ensemble,

    Que nos mains moissonnent unies,

    Que nos cœurs battent à l’unisson,

    Que notre intérieur ressente la même chose,

    Que la pensée de nos esprits soit une,

    Que nos oreilles écoutent ensemble le silence,

    Que nos regards se compénètrent profondément en se fondant l’un dans l’autre,

    Et que nos lèvres supplient ensemble le père éternel,

     

    Pour obtenir miséricorde. » 

     

    Chapelet du Cœur Immaculé de Marie

    (Se récite sur un chapelet ordinaire)

     

    Au commencement :

    ·       faire 5 fois de suite le signe de la Croix en l'honneur des 5 Plaies Sacrées de notre Sauveur.

    Sur les gros grains :

    ·       Cœur Douloureux et Immaculé de Marie, priez pour nous qui avons recours à vous.

    Sur les petits grains :

    ·       Mère, sauvez-nous par la Flamme d'Amour de votre Cœur Immaculé.

     

    A la fin :

    Réciter 3 fois :

    "Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen !"

     

    Terminer par :

    Mère de Dieu, submergez de grâces l'humanité entière par l'action de votre Flamme d'Amour, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen !

     

    LES PROMESSES DE

    LA TRES SAINTE VIERGE MARIE :

     

     

    LE JEUNE :

    Le Seigneur Jésus :

    « Quiconque jeûne le lundi au pain et à l'eau, en se référant à la Flamme d'Amour du Cœur Immaculé de Marie, délivre du purgatoire une âme de prêtre. De même, celui qui observe cette prescription recevra la grâce, pendant l'octave suivant sa mort, d'être délivré du purgatoire par ma Mère ».

    La Sainte Vierge :

    « Quand les prêtres observent le jeûne absolu le lundi, ils délivrent au cours de chaque sainte Messe qu'ils célèbrent pendant cette semaine, au moment de la consécration, d'innombrables âmes du purgatoire ».

    « Quand les consacrés et les laïcs observent le jeûne absolu le lundi, ils délivrent aussi beaucoup de pauvres âmes du purgatoire à chaque sainte Communion pendant cette semaine au moment de recevoir le Saint Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ ».

    « Pour tous ceux qui observent régulièrement le jeûne absolu le lundi, ils peuvent le cesser à 18h00. Mais en remplacement, ils sont obligés de prier un chapelet avec cinq dizaines pour les âmes du purgatoire, encore le même jour ».

     

    LES MOURANTS :

    La Sainte Vierge :

    « Vois-tu, ma fille, quand la Flamme d'Amour de mon Cœur s'allume sur terre, son action pleine de grâces s'écoule aussi sur les mourants. satan est aveuglé, et avec l'aide de votre veillée de prières, le combat du mourant avec satan prendra fin.

    Lors de l'apparition du doux éclat de ma Flamme d'Amour, les pécheurs les plus récalcitrants se convertiront, car je veux qu'aucune âme ne se perde ».

    « Partagez le temps entre vous de manière qu'aucune minute de la nuit ne reste sans veillée nocturne ! Aussi longtemps que quelqu'un, faisant appel à ma Flamme d'Amour, fait une veillée nocturne, aussi longtemps aucun mourant de son entourage ne sera damné. Je le promets.

    (Si vous êtes beaucoup d'âmes réparatrices, j'accepte aussi cinq minutes par personne).

    Plus la prière sera fervente, plus satan sera aveuglé et le pauvre mourant puisera de nouvelles forces pour pouvoir décider en toute justice de son destin futur ».

     

    LES AMES DU PURGATOIRE :

    La Sainte Vierge :

    « Ma Flamme d'Amour que je désire répandre toujours davantage sur vous, je la répands aussi sur les âmes du purgatoire ! »

    « Les familles qui font l'heure réparatrice chez elles le jeudi ou le vendredi recevront la grâce spéciale qu'elles délivreront du purgatoire, dans les huit jours, un membre défunt de leur famille après un seul jour de jeûne sévère (au pain et à l'eau) ».

    « Celui qui, faisant appel à ma Flamme d'Amour, prie trois Ave Maria, délivre une âme du purgatoire.

    Celui qui, faisant appel à ma Flamme d'Amour, prie un Ave Maria au mois de novembre, délivre dix âmes du purgatoire ».

    « Celui qui observe un jeûne sévère au pain et à l'eau, un lundi, délivre une âme de prêtre du lieu d'expiation ».

    La Très Sainte Vierge nous promet que les âmes que nous délivrerons du purgatoire par notre prière, nous aident du haut du ciel dans nos efforts pour sauver les âmes.

     

    LA SAINTE MESSE :

    La Sainte Vierge :

    « Si vous êtes en état de grâce et assistez à une sainte Messe qui n'est pas une obligation pour vous, alors la Flamme d'Amour de mon Cœur rayonne dans une telle mesure que, pendant ce temps, satan est aveuglé et la plénitude de mes grâces est transmise à l'âme pour laquelle vous offrez la sainte Messe ».

    « La participation au sacrifice de la Sainte Messe augmente au plus haut degré l'aveuglement de satan ».

    « satan écume de rage, et mène encore un combat plus acerbe avec ses tourments habituels, depuis qu'il sent l'avènement prochain de son aveuglement ! »

     

    L'ADORATION RÉPARATRICE

    AU SAINT SACREMENT :

    La Sainte Vierge :

    « Quand quelqu'un fait de l'adoration réparatrice ou rend visite au Saint-Sacrement, tant que cela dure, satan perd sa domination sur les âmes de la paroisse. Du moment qu'il est aveugle, il cesse de régner sur les âmes ».

     

    L'OFFRANDE QUOTIDIENNE : 

    La Sainte Vierge :

    « Offrez votre travail à la gloire de Dieu aussi durant la journée ! Si vous êtes en état de grâce, l'aveuglement de satan ira en augmentant par cette offrande ! Vivez donc dans ma grâce, pour que l'aveuglement de satan s'étende de plus en plus et gagne un espace toujours plus grand » !

    « Les nombreuses grâces dont Je vous fais don, si vous en faites un bon usage et vous devez toujours les utiliser de mieux en mieux, ont pour résultat qu'un grand nombre d'âmes deviendront meilleures ».

     

    LA DIFFUSION DE LA FLAMME D’AMOUR :

    La Sainte Vierge :

    « Je vous accorde à tous la grâce que vous puissiez constater le succès de votre effort, en ce qui concerne la diffusion de ma Flamme d'Amour, aussi bien dans chaque âme prise individuellement, que dans votre pays et dans le monde entier. Vous qui peinez et faites des sacrifices, vous verrez que ma Flamme d'Amour submergera très bientôt l'humanité entière ».

    « Mes enfants, le bras droit de mon Divin Fils est sur le point de frapper, je puis à peine le retenir. Aidez- moi ! Si vous appelez à l'aide ma Flamme d'Amour, nous sauverons ensemble le monde ».


  •  

    Un jour, Il ( Jésus) me dit :

    • « Je vais te donner maintenant, ma fille, l’affectation de tes jours. J’ai commencé à te parler de cela une fois, tu t’en rappelleras, mais Je voudrais inclure davantage de choses dans ton programme, c’est pourquoi Je l’ai différé jusqu’à aujourd’hui. Viens, si tu as le temps. Si tu en as beaucoup, dis-le-Moi, le vouloir est tien. Je respecte absolument ta volonté. Tu me louanges si tu Me l’abandonnes spontanément. »

     

    LUNDI : jour des âmes

    • « Que chacun de tes mouvements soit marqué du désir de vouloir aider les âmes.Désire en union avec Moi que les âmes puissent le plus tôt possible contempler Mon visage. Tant le jeûne sévère que la prière durant une partie de la nuit, offre-les pour elles ! Le jeûne sévère que maintenant Je te demande et la prière de nuit, Je ne les demande pas seulement qu’à toi. Tu rendras publiques ces demandes jointes à ces autres messages de mon Cœur :celui qui jeûne au pain et à l’eau le lundi libérera chaque fois une âme sacerdotale du lieu de souffrance.Celui qui pratique cela, lui aussi recevra la grâce d’être libéré du lieu des peines avant que huit jours se soient écoulés après sa mort. Cela, Notre Mère même le demande. Elle, en faisant appel à sa flamme d’Amour, m’engage à cela. »

     

    Extrait du Journal Spirituel d'Elizabeth Kindelmann

     

    Source: les Editions du Parvis


  • Prière de Jésus pour aveugler satan

    Voici la prière enseignée par le Seigneur Jésus Christ

    à Elisabeth KINDELMANN

    (04/05/1962):

     

     

    « Que nos pieds cheminent ensemble,

    Que nos mains moissonnent unies,

    Que nos cœurs battent à l’unisson,

    Que notre intérieur ressente la même chose,

    Que la pensée de nos esprits soit une,

    Que nos oreilles écoutent ensemble le silence,

    Que nos regards se compénètrent profondément en se fondant l’un dans l’autre,

    Et que nos lèvres supplient ensemble le père éternel,

     

    Pour obtenir miséricorde. » 

     


  • Avec l'approbation du Pape Paul VI

     

    Bienheureuse Vierge Marie, notre Mère, vous aimez tellement Dieu et vos enfants que vous nous offrez à votre divin Fils Jésus, élevé sur la Croix, pour nous faire pardonner par notre Père du Ciel et obtenir ainsi notre salut, et pour que tous ceux qui croient en Jésus ne périssent pas mais obtiennent la vie éternelle.

    Avec une confiance filiale, nous vous prions, Vierge Marie, que par la Flamme d'Amour de votre Cœur Immaculé et par l'Esprit Saint, vous enflammiez dans nos cœurs le feu d'un parfait amour pour Dieu et pour tous les hommes.

    Aidez nous à transmettre cette Flamme sainte à tous les hommes de bonne volonté afin que la Flamme d'Amour éteigne le feu de la haine partout sur la terre et que Jésus, le Prince de la paix, soit le Roi et le centre de tous les cœurs dans le Sacrement de son Amour sur le trône de nos autels. 

    Amen.

    (Novembre 1973)

     

  • O Cœur Immaculé de Marie, plein de bonté,
    montrez-nous votre amour.

    Que La Flamme
    d’Amour de votre Cœur, ô Marie, descende
    sur tous les hommes.

    Nous vous aimons de
    tout notre être.

    Mettez dans nos cœurs le véritable amour pour qu’ainsi nous ayons une
    continuelle dévotion envers vous.


    O Marie, qui avez un Cœur doux et humble,
    rappelez-vous de nous quand nous sommes
    dans le péché.

    Par le moyen de votre Cœur
    Immaculé et Maternel, guérissez-nous de
    toutes nos infirmités spirituelles.


    Faites que nous puissions toujours voir la
    bonté de votre Cœur Maternel et que nous
    puissions nous convertir par votre Flamme
    d’Amour.

     

    Amen.

     

  • Elisabeth Kindelmann (née Szántó) a vu le jour à l’hôpital Saint-Etienne à Kispest en Hongrie, le 6 juin 1913. Elle est baptisée le 13 juin 1913.

    Dans les écrits posthumes de son directeur spirituel, mort en 1976, nous apprenons qu’elle était issue d’une famille pauvre. Ses parents sont Joseph Szántó, imprimeur (1871-1917) et Ersébet Meszaros (1878-1924).

    Son père est protestant, sa mère catholique. Les enfants reçurent une éducation catholique. Elisabeth eut douze frères et sœurs, six fois des jumeaux. Elle seule, qui était la treizième enfant, n’était pas jumelle et elle seule a atteint l’âge adulte. Sept de ses frères et sœurs furent victimes de la grippe espagnole de 1919. Deux sont morts des suites de la diphtérie et deux accidentellement. Un autre de ses frères est mort jeune; Elisabeth ne connaît pas la raison du décès.

    « Après le décès de mon père, soit de 1917 à 1919, je fus élevée, dit-elle, par mes grands-parents maternels à Seresznyéspuszta car à cause de ma santé fragile, le médecin me conseilla de vivre à la campagne. De cette période, je ne me souviens pas qu’on m’ait amenée à l’église de Szekazard à quatorze kilomètres de là. Je me souviens seulement que ma grand-mère portait toujours un chapelet, enroulé autour de son poignet, même quand elle allait nourrir les poules et les porcs.

    De septembre 1919 à juin 1923, je suivis l’école élémentaire de jeunes filles de la rue Pannonia à Budapest.»

    Dès le 8 novembre 1923, dans le cadre d’une action internationale, Elisabeth fut envoyée en Suisse, dans la famille d’un riche fabricant de machines agricoles à Willisau.

    «De l’enfant chétive que j’avais été, dit-elle, je suis devenue, sous la surveillance de gouvernantes françaises et allemandes, une jeune fille, passant de vingt et un à trente-huit kilos.

    En novembre 1924, je suis rentrée à Budapest, en réalité par amour pour ma mère qui était gravement malade et ne quittait plus le lit. A la fin de 1924, mes «parents» de Willisau voulaient m’adopter et m’amener définitivement en Suisse. Le rendez-vous était fixé pour dix heures à la gare de Graz (Autriche). Je suis arrivée à dix heures du soir, et eux m’attendaient à dix heures du matin. C’est ce malentendu fatal qui fit que je dus accomplir ma mission en Hongrie. Un jeune couple hongrois me ramena à Budapest.

    A l’âge de douze ans, je travaillai dans le ménage de mon oncle maternel à Vajta, de Pâques jusqu’à la récolte du maïs  mais je ne pouvais supporter la paresse de mes trois cousins et de ma cousine et je les quittai sans un mot pour rentrer à Budapest.

    De novembre 1925 à juin 1926, je me suis engagée comme domestique chez la mère d’un notable de province. Je devais travailler du matin au soir et ne recevais qu’un seul repas par jour. Je vivais dans une situation sociale pitoyable et souffrais de la faim. Aussi, je pris mon bagage et partis en direction du centre-ville. Sous la porte cochère d’une petite maison délabrée, j’aperçus une vieille dame pas très sympathique ayant un siphon d’eau de Seltz vide dans la main. Elle me regardait et m’appela elle me demanda de lui acheter une bouteille d’eau de Seltz au bistro d’en face. Elle me donna l’argent et regarda si je faisais ce qu’elle avait dit. Je lui apportai l’eau de Seltz et elle me questionna puis je montai chez elle et elle m’offrit un petit-déjeuner.

    Elle m’engagea pour cultiver son petit jardin pour la contre-valeur des repas.
    Il y avait là des visiteurs étranges. En criant, je résistai physiquement à un jeune homme qui fréquentait la maison. Le jour même, je m’en allai, continuant à errer avec mon petit bagage. Ce jour-là, le 10 août 1926, je me rendis à l’église de l’Adoration perpétuelle de l’avenue Ülloi. Lorsqu’on ferma l’église, j’errai avant d’aboutir sur un banc de la place Matyas. L’agent de police qui faisait sa ronde eut pitié de moi et ne me chassa pas. Quand le jour se leva, je me rendis à l’église du Cœur de Jésus, où je dormis pendant toute la messe. Après m’être réchauffée, je recommençai à errer pour trouver du travail.

    A côté de l’église de Jozsefvaros, sur la porte d’une crèmerie, j’ai lu qu’on engageait des porteurs de lait. Je me suis présentée et on m’engagea mais on me dit que je ne pourrais prendre le travail que trois jours plus tard, quand l’ancien porteur aurait quitté la crèmerie. Que faire durant ces trois jours? Il y avait, rue Koszuru, une manufacture qui engageait tout de suite des personnes qui s’occupaient à casser des noix. Les employés étaient assis le long d’une table. Chacun avait deux paniers. Ils prenaient les noix dans un panier, les cassaient, et mettaient les noix écalées dans l’autre. La production de chacun était pesée. On payait quatre fillers par heure et, pour dix fillers, je pouvais acheter cinq croissants au marché de la place Teleki, le moins cher de la ville.

    Je suis allée chez les pères franciscains qui m’ont donné un peu d’argent. J’ai partagé le pain avec une femme affamée. Nous le mangeâmes tout de suite sur un banc de la place. Les franciscains m’ont proposé de m’adresser aux sœurs de la rue Maria, qui m’ont effectivement donné asile pour un pengo. La faim me poussa à voler et j’eus honte. Je suis allée me confesser. Le père qui me confessait pleurait avec moi et me rassurait que je n’avais pas commis de péché car c’était la misère qui m’avait contrainte à voler. Plus tard, les sœurs chez qui j’étais logée me firent grâce du prix de l’hébergement.

    Dans ma misère et sans aucun appui humain, je dus changer d’employeur pour chaque sou de plus. Pour un même travail dans une crèmerie de la rue Baross (huitième arrondissement de Budapest) on me donnait six pengos ainsi que le déjeuner. La troisième crèmerie, également rue Baross, assura mon existence pendant près d’un an. C’était ce travail qui était le plus favorable du point de vue matériel. Je gagnais huit pengos et je ne travaillais que de cinq heures et demie à onze heures. Je passais mes heures libres à prier, le plus souvent à l’église de l’Adoration perpétuelle. Je participais régulièrement à l’office de l’Adoration perpétuelle. Pour compléter mon salaire, je me suis engagée dans une usine où l’on épluchait des pommes de terre. On payait deux fillers pour dix kilos de pommes de terre épluchées. En trois heures, je pouvais gagner douze fillers. Parallèlement, je vendais des friandises dans un petit cinéma de banlieue. Je ne regardais pas les films. Pendant la séance, assise dans un fauteuil vide, je pensais à Dieu. La directrice m’emprunta souvent de petites sommes. Quand ses dettes s’élevèrent à vingt pengos, elle préféra se débarrasser de moi. Elle me renvoya.

    Je devins porteuse occasionnelle aux Halles du neuvième arrondissement. A six heures, j’allais aux Halles et proposais mes services aux dames venues faire leurs achats. Arrivée chez elles, plus d’une de ces femmes m’invitaient à prendre le petit-déjeuner. C’est ainsi que je fis la connaissance d’une famille bourgeoise de Budapest grâce à laquelle je pus fréquenter des cours à l’école d’infirmière de la rue Dohany, dans le huitième arrondissement. Ce ne sera pourtant qu’une dizaine d’années plus tard que je pourrai mettre en pratique mes connaissances d’infirmière à l’hôpital des sœurs franciscaines et à l’hôpital antituberculeux de l’avenue Tarogato. Je poursuivis cette occupation aux Halles même quand j’eus un emploi dans une petite entreprise familiale de brosserie. Mon salaire s’élevait à soixante pengos par mois et la famille m’offrait le déjeuner. J’avais ainsi les moyens de louer une chambre et je m’installai au 10 de la rue Magdolna, au premier étage, où je payais vingt pengos par mois. Je travaillais de huit à seize heures.

    Dans ce combat pour le pain quotidien, je désirais faire connaître le Bon Dieu aux gens. Je fus sans cesse préoccupée par la nécessité de l’enseignement religieux et de la mission. A l’âge de quinze ans, j’ai décidé de devenir religieuse de l’Adoration perpétuelle (la Congrégation des religieuses réparatrices fut fondée à Paris par la comtesse d’Oultremont). Je passai des heures à regarder, silencieuse, le Saint-Sacrement exposé à l’adoration des fidèles. Ainsi, mon cœur se remplissait de l’amour de Dieu.

    Un jour, j’ai décidé de me rendre au couvent et de demander à la sœur portière comment on pouvait être admis. Elle me répondit qu’il fallait une recommandation et me remit une grande feuille imprimée sur laquelle on énumérait ce qu’il fallait remettre au couvent lors de l’admission. En plus de la longue énumération des éléments du “trousseau”, il était indiqué que chacun pouvait verser une certaine somme, suivant ses possibilités. Je lus tout cela avec stupéfaction et je pensai que je ne pourrais jamais amasser une telle fortune. Ma pauvreté fit donc échouer mes projets de devenir religieuse.

    Pourtant, le désir de devenir religieuse missionnaire naissait et grandissait dans mon âme. Je ne me doutais pas encore que Dieu avait d’autres projets avec moi.

    Automne 1928 : «Je ne me rappelle plus du tout le nom de la dame âgée que je rencontrai souvent à l’Adoration perpétuelle. Je lui fis part de mes projets et de mes rêves de missionnaire. Elle me donna l’adresse des sœurs missionnaires de la rue Hermina, qui éduquaient des orphelins et qui déléguaient aussi des missionnaires. Arrivée à la rue Hermina, je demandai à parler avec la sœur chargée des admissions. C’est là que pour la première fois de ma vie,  j’entendis l’expression “supérieure”.

    La sœur portière me fit entrer dans la chambre d’hôtes. La supérieure arriva et me fit asseoir car j’étais restée debout par habitude. Je lui ai dit mon intention d’aller en mission pour faire connaître aux gens le Bon Dieu. Après lui avoir raconté que j’étais orpheline et lui avoir dit ce que je gagnais, se levant, elle me dit: « Sais-tu, mon enfant, pourquoi tu veux devenir religieuse? Tu n’as pas la vocation, seulement tu es orpheline, tu n’as pas un foyer et c’est pour cela que tu veux entrer au couvent. »

    Sur cela, la conversation fut interrompue. Tout s’ébranla en moi. Je n’ai raconté mon échec à personne, sauf à la dame qui m’avait fourni l’adresse de ce couvent. Après m’avoir écoutée, elle me dit: « Va à la maison mère de l’avenue Ménesi, chez la supérieure provinciale. »  Je pris le tramway pour aller à Pest (Buda et Pest sont séparées par le Danube qui coupe la ville en deux) par le pont François-Joseph. Je demandai à voir la supérieure provinciale. Je dus attendre quelques cinq minutes, qui me parurent aussi longues que les cinq minutes qui précéderont ma mort.

    La supérieure provinciale me parla avec tant de gentillesse que je fus complètement détendue. Je lui racontai tout avec une complète sincérité. Elle me prit la main comme une mère et me dit: « Nous demanderons au Seigneur Jésus quelle est sa volonté, et Il nous dira ce que nous devons faire. Tout se passera selon sa volonté. »

    Nous entrâmes toutes les deux dans la chapelle, mais moi je suis restée en arrière, debout auprès des bancs. Je regardais de loin comment la supérieure provinciale parlait avec le Seigneur Jésus. Avec une douce légèreté, la supérieure revint à moi, me prit la main et me ramena dans la salle de réception. Là, elle me fit asseoir, posa sa main sur la mienne, me regarda très très profondément dans les yeux  et me dit: « Mon enfant, la volonté de Dieu est différente. » J’eus presque un malaise. « Sais-tu quelle est la volonté du Bon Dieu? Il veut autre chose de toi. Il te confiera une autre mission. Cette mission que Dieu te confiera, remplis-la aussi bien que tu pourras. »

    La supérieure provinciale m’accompagna jusqu’à la sortie. Elle m’embrassa sur le front et me bénit. La volonté de Dieu était autre. Après la rencontre avec la Supérieure provinciale, tout s’était écroulé en moi. J’étais désemparée. Cette torture de mon âme dura une semaine. Alors je ne savais pas encore que ce supplice était l’œuvre du diable.

    Après une confession chez le Père Matray (qui devint par la suite mon confesseur pour de longues années), l’obscurité de l’incertitude se dissipa dans mon cœur.

    1927-1930 : Prier et connaître, je n’avais pas d’autre désir. J’ai du mal à exprimer la soif que j’avais d’étudier pour élargir mes connaissances. En six mois, j’ai appris mot à mot les manuels des deux premières années de l’école primaire supérieure. Mais je n’avais pas l’argent pour passer les examens. Je me suis mise à étudier les livres des troisième et quatrième années. J’ai ainsi fait mes études sans avoir de certificat. L’automne 1929 apporta un grand tournant dans ma vie. Comme j’avais une belle voix et une oreille fine, je fus admise au chœur de l’église de la Communauté du Christ-Roi à Jozsefvaros (huitième arrondissement). Le premier ténor était Karoly Kindelmann, tandis que j’étais le premier soprano. Il demanda à m’épouser. Je me suis mariée à l’âge de seize ans. Mon mari en avait trente de plus. Il exerçait le métier de maître-ramoneur, ce qui payait bien à l’époque. Notre mariage eut lieu le 25 mai 1930, dimanche de la Pentecôte. Mon mari fit construire une maison de quatre pièces dans la périphérie de Budapest. De 1931 à 1942 naquirent six enfants. L’Angélus et le Rosaire faisaient partie de notre vie quotidienne.

    Le 26 avril 1946, mon mari décédait. Mon état de veuve avec six enfants était particulièrement lourd. Après la dévastation de la guerre, je ne pus survivre avec mes enfants qu’en troquant nos biens. Les armoires se vidaient et presque toutes nos affaires changèrent de propriétaire. La nationalisation de 1948 amena ma famille au bord du gouffre. Je devins serveuse à l’académie militaire, où je travaillais douze heures par jour. Les restes qui n’étaient pas consommés assuraient les repas de ma famille. Mais six mois plus tard, j’étais renvoyée pour des motifs politiques. On avait constaté que je gardais chez moi une statue de la Vierge et des chandelles.

    Novembre 1950 - Mai 1951 : J’étais dans une situation humainement sans issue. Les problèmes pécuniaires presque insoutenables m’éloignaient de plus en plus de Dieu. Je déambulais sans but précis de rue en rue, de quartier en quartier. C’est ainsi que je vis, dans le quartier de Kobanya, que l’enseigne de l’ancienne fonderie Eötli avait changé, s’appelant maintenant fonderie Gábor Aron. Un chef du personnel de bonne volonté m’y engagea comme contrôleur technique des pièces. Ainsi, je pus sauver ma famille de la famine. Mes enfants faisaient un travail d’artisanat à domicile. Mes deux filles aînées confectionnaient des bas avec une machine à tricoter, tandis que les garçons fabriquaient de la toile à tamis sur un métier à tisser. Peu après, l’usine où je travaillais fut réorganisée, ce qui entraîna le renvoi d’un certain nombre d’employés, dont je faisais partie. Je dus recommencer à chercher du travail. 

    Le 26 décembre 1951, ma fille aînée, Cécile, se marie. En lisant une annonce dans un journal, j’ai trouvé du travail dans une usine de cuisinières. Le salaire y était tellement bas que je dus bientôt chercher un autre emploi. En automne 1953, je devins employée à la fabrique d’appareils de gaz. Mon emploi prit fin un mois avant le soulèvement national de 1956.

    Noël 1955 : Ma deuxième fille, Valérie, se marie.

    Eté 1957 : Mon employeur suivant est le teinturier Lazlo Harangi, dans le septième arrondissement. Après la teinturerie, je fus occupée dans une coopérative artisanale où je fabriquais des écharpes de soie.

    Juin 1957 : Mariage de ma troisième fille, Maria. En juin 1958, c’est mon fils, Karoly, qui se marie.

    En 1959, le problème du logement des quatre nouvelles familles est résolu.

    1960 : Les soucis matériels ayant presque disparu, Elisabeth Kindelmann va s’inscrire à l’université populaire pour y étudier la psychologie et l’astronomie. Pourtant, ce projet, comme tant d’autres, échoua.

    Le 13 juillet 1960, trois jours avant la fête de Notre-Dame du Carmel, j’eus une merveilleuse illumination spirituelle, écrit-elle. Cette illumination dura trois jours, du lever jusqu’au soir. Dès que je parlais à quelqu’un ou que quelqu’un me parlait, cette illumination cessait. Cette douce sensation créait en moi un calme serein. C’était une expérience qui surpassait tout. Ce n’est que plusieurs semaines plus tard que je sus que cette illumination constitua l’introduction muette de la présence du Seigneur qui ne peut être exprimée en termes intellectuels.

    Noël 1961 : Jozsef, deuxième enfant, mais premier des trois fils, se marie à l’âge de vingt-six ans. En six ans, cette famille eut trois fils. Leur mère mourut après la naissance du troisième enfant, à la suite d’un cancer du sein. La grand-mère paternelle se chargea d’élever les trois petits orphelins. Lorsqu’elle approcha la cinquantaine, elle crut qu’une période calme et paisible succéderait à une vie mouvementée. Mais voici que le Seigneur et sa sainte Mère s’adressent à elle.

    1962 : Avant de recevoir les messages de Jésus et de la Sainte Vierge, je reçus l’appel suivant: « Renonce à toi-même, car Nous te confierons une grande mission. Mais tu ne seras de taille à l’accomplir que si tu renonces complètement à toi-même. Tu as le libre arbitre. Tu ne devras donc accomplir cette mission que si tu le veux toi aussi. »

    Après les doutes et les tourments de mon âme, j’acceptai la volonté de Dieu. Mon âme fut tellement envahie de grâce que je ne pus dire un mot.
    C’est en son for intérieur qu’elle entend leurs paroles. Elle distingue clairement la voix du Seigneur Jésus, de la Vierge Marie, ou de l’ange.

    Le 11 avril 1985, Elisabeth Kindelmann est décédée à la suite d’une longue maladie supportée avec patience et réconfortée par le sacrement des malades. Elle a été ensevelie à Erd-Ofalu, à environ vingt-quatre kilomètres au sud-ouest de Budapest, au bord du Danube.

    Avant de servir comme instrument au Seigneur et à la Vierge Marie, elle dut endurer des épreuves innombrables qu’elle surmonta avec une rare énergie. Pendant de nombreuses années, son identité demeura inconnue.

     

    Source : les Editions du Parvis


  • L'origine de la Flamme d'Amour

     

    L’auteure de ce journal spirituel, Elisabeth Kindelmann (1913-1985), est une humble mère de famille de Hongrie. Elle fut choisie par le Ciel pour transmettre au monde la Flamme d’Amour du Cœur Immaculé de Marie, grâce des plus exceptionnelles. Cette puissante initiative de grâce pourrait être résumée comme suit :

    En ces temps-ci, Satan intensifie au maximum ses efforts pour perdre les âmes. Face à lui, son éternelle adversaire, Marie Très Sainte. Elle obtint du Père céleste, par les mérites de la Passion de son Très Saint Fils, une effusion de grâces comme jamais il n’y eut depuis que le Verbe de Dieu s’est incarné (ce sont les paroles de notre Très Sainte Mère). Elle va aveugler Satan par la Flamme de lumière et de grâce qui jaillit de son Cœur Immaculé.

    Le Journal, rédigé entre 1961 et 1983, commence par la description d’une terrible «nuit obscure». Par l’intermédiaire de la Très Sainte Vierge, la lumière divine revient, et Elisabeth commence à entendre la voix de Notre Seigneur Jésus-Christ et de la Vierge Marie sous forme de locutions intérieures qu’elle perçoit clairement dans son âme.

    La Vierge Marie : « Tu connais, n’est-ce pas, l’immense peine de mon Cœur ? Satan est en train de balayer les âmes de façon vertigineuse. Pourquoi ne vous efforcez-vous pas d’empêcher cela de toutes vos forces et le plus rapidement possible ? J’ai besoin de votre effort. Mon Cœur se consume de douleur parce que je vois à quel point beaucoup d’âmes se damnent. Beaucoup d’entre elles, malgré leur bonne volonté, sont entraînées. Avec un sourire moqueur, le Malin étend les bras, et avec une terrible malice, il les entraîne, elles, pour lesquelles mon saint Fils a souffert d’indicibles tourments, et la mort. Aidez ! »

    Le 6 juin 2009, un événement important a eu lieu à l’occasion du congrès national du Mouvement Flamme d’Amour du Cœur Immaculé de Marie, tenu à Budapest. L’original Hongrois du Journal Spirituel d’Elisabeth Kindelmann a reçu l’Imprimatur numéro 494-4/2009 du cardinal Péter Erdö, archevêque de Esztergom-Budapest et Primat de Hongrie.

     

    Source : les Editions du Parvis





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